Drood de Dan Simmons

Drood Dan Simmons

Après avoir apprécié L’Échiquier du mal et avant d’en faire tout autant avec Hypérion, je me suis lancé dans le roman Drood, hommage à Charles Dickens de Dan Simmons et sa contribution concernant l’énigme du dernier roman de l’auteur anglais, Le mystère d’Edwin Drood, roman inachevé.

Bien qu’écrivain prolifique et de renommé mondiale, il ne me semble pas avoir eu l’occasion de lire un roman de Dickens. C’est donc totalement vierge d’à priori que je me suis lancé dans ce pavé de 1200 pages.

A peine quelques lignes entamées, voilà que je suis déjà perturbé. La narration est faite par William Wilkie Collins, fidèle ami et rival de Charles Dickens, que je ne connaissais pas. Mais Dan Simmons avait tout prévu car notre narrateur, qui nous écrit du passé à travers ce manuscrit vieux de plus d’un siècle, s’y attendait et nous en apprend donc un peu plus sur lui. Nous découvrons ainsi un homme tout aussi prolifique et tout autant talentueux que son ami, et pourtant moins reconnu.

Dans cette oeuvre, tout commence par l’accident de train de Charles Dickens à Staplehurst et sa rencontre avec un homme, Drood. Pourtant, nous avons presque l’impression que cette rencontre et ce personnage étrange n’est qu’un prétexte de Simmons pour rédiger un livre biographique sur la relation entre Collins et Dickens. Nous sommes plongés au coeur de leur vie, parfois pendant des centaines de pages sans une seule mention du personnage mystérieux. Et pourtant, nous n’avons aucun mal à apprécier ces pages tant la véracité des faits nous plonge dans l’histoire.

Nous découvrons un Charles Dickens sûr de lui, arrogant sans le vouloir et un Wilkie Collins en mal de reconnaissance, toujours caché par l’aura de son ami. Eternels rivaux, en tout cas pour notre Collins Simmonsien, nous sommes plongés dans cette petite guerre d’auteurs, avec pour toile de fond notre mystère irréel que nous oublions presque.

Puis Drood réapparaît, comme une petite piqûre nous rappelant qu’il est l’élément important du livre, le déclencheur du mystère, le personnage clé. Toujours flou, il apparaît tour à tour comme un homme, un ami, un monstre, puis un tueur. Et finalement, sans vraiment nous en rendre compte, nous en apprenons plus sur lui et découvrons à quel point il change nos deux amis et leur relation particulière.

Un roman à mi chemin entre Umberto Eco et Dostoïesvski tellement la reconstitution de la vie des écrivains et leur psychologie est puissante. Dan Simmons nous plonge dans son univers et nous transmet exactement ce qu’il veut. Haine, pitié, courage, peur, nous passons par tous les sentiments possibles et imaginables. Finalement, 1200 pages, ce n’était pas suffisant.

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