Le célèbre Umberto Eco. J’avais vu Le nom de la rose. Magnifique film. Il me tardait donc de lire un de ces ouvrages. Et par chance, mon père m’en proposa un, Le cimetière de Prague. Je n’avais pas entendu parlé de ce dernier, mais je ne doutais pas de sa qualité.
Et dès les premiers chapitres, je compris pourquoi Umberto Eco était tant renommé. Le livre traite d’un homme, Simonini, potentiellement schizophrène doté d’une double amnésie, pour lui et pour l’abbé Dalla Piccola, son supposé alter égo. La lecture s’annonce donc complexe. Mais le livre, raconté comme un journal, est partiellement entrecoupé d’interactions du narrateur, lecteur comme nous de l’écrit. Nous découvrons donc, au fur et à mesure de la lecture, l’identité de l’auteur du journal pendant qu’il rappelle à lui sa mémoire oubliée. Qui est Dalla Piccola ? Pourquoi possède-t-il un appartement relié par un couloir à celui de Simonini ? Et pourquoi l’abbé se souvient de ce que Simonini ne peut se remémorer ? Quels liens ont-ils ?
L’impressionnante véracité de chaque fait nous plonge dans l’Italie et dans la France du 19ème siècle. Nous retrouvons alors Dumas, Garibaldi, Drumont et bien d’autres qui ont fait de l’Histoire ce qu’elle est. Le texte en ressort alors complet mais aussi complexe. Mes cours d’histoire géo loin derrière moi, je replongeais alors dans cet univers que j’avais oublié. Heureusement pour moi, mes nombreuses heures de vol sur Assasin’s Creed m’ont permis d’apprécier les conquêtes d’unifications italiennes sans trop souffrir d’un manque de connaissance.
Umberto Eco nous offre alors avec Le cimetière de Prague un roman historique fictif nous replongeant pourtant dans notre Histoire. Nous la revivons au travers de faits réels, narrés par un personnage imaginé. Nous revivons toute cette haine pour les juifs au travers d’un récit racontant une histoire majeure, la scène du cimetière de Prague. Nous découvrons alors les rouages d’une manigance anti-judaïque, rédigée par le faussaire Simonini, amenant notamment à la célèbre affaire Dreyfus.
Ce livre est une épopée majeure dans notre passé. Et je peux vous dire que si tous les cours d’histoire étaient du même acabit que ce roman d’Umberto Eco, la France croulerait sous les historiens.