Double assassinat dans la rue Morgue
A Paris avec son ami C. Auguste Dupin, notre narrateur coule des jours paisibles à bavarder et à découvrir l’incroyable cerveau de son compagnon. Jusqu’au jour où, en parcourant l’édition du soir du journal « La Gazette des Tribunaux », les deux compères découvrent un violant double meurtre à Paris, rue Morgue. La police, complètement dépassée par les événement, fait du surplace. C’est alors qu’en jouant avec ses relations, Dupin parvient sur la scène de crime.
Comme nous pouvons le lire dans l’introduction, les nouvelles avec Dupin ont été le préambule au célèbre Sherlock Holmes. Et en lisant cette nouvelle, on comprend pourquoi. En effet, les brillantes déductions du français, éliminant les pistes au fur et à mesure nous conduisent au coeur du mystère qui nous aurait, nous aussi, laissé sur le carreau.
La lettre volée
Une fois de plus, nous retrouvons dans cette nouvelle notre narrateur et son ami Dupin pour une enquête mystérieuse. Cette fois, point de meurtre, mais une affaire de vol.
En effet, afin de faire pression sur une certaine personne, le ministre D… a volé une lettre apparemment très embarrassante. De ce fait, usant de la lettre volée, ce dernier peut ainsi tout faire à sa guise. Le commissaire de police, débordé par cette affaire en apparence très simple fait alors appel à Dupin.
Comme dans les livres où nous sommes le héros, nous cherchons coûte que coûte à résoudre le mystère avant d’arriver à la page où Dupin dévoile tout le mystère au narrateur, en quelque sorte nous, une fois résolu.
Une seule question subsiste à chaque début de nouvelle où le nom Dupin apparaît : « Vais-je enfin réussir à le battre ? »
Le scarabée d’or
Une fois n’est pas coutume, alors deux fois n’en parlons pas. De ce fait, c’est tout naturellement que cette 3ème nouvelle se base également sur une énigme. Mais pour cette fois, notre narrateur n’est pas en compagnie de son ami français, Dupin, mais de William Legrand, un américain fauché détenteur d’une cahute sur une île, l’île de Sullivan.
Lors d’une visite de courtoisie, notre narrateur découvre son ami fortement intrigué après la découverte d’un scarabée étrange, fait d’or, selon les dires du nègre de Legrand. Après quelques jours, ce dernier, apeuré par le comportement malade de son maître, s’en va chercher notre conteur pour lui remettre une mystérieuse lettre, plus inquiétante qu’autre chose.
Encore un nouveau mystère, d’un nouveau genre cependant cette fois-ci. En toute franchise, je commence à en avoir un peu marre des énigmes. Mais, rien à voir avec Edgar Poe, les nouvelles n’étant pas organisées en fonction des publications ou des créations. De ce fait, passons outre et apprécions cette nouvelle.
Le canard au ballon
C’est une grande nouvelle que les gens apprennent dans le journal du jour, un ballon a réussi à traverser l’Atlantique en 65 heures.
Voilà à peu près comment résumer cette nouvelle qui est à mon sens bien écrite, certes, mais pas super intéressante. On apprend ainsi, à travers un journal, comment le ballon fonctionne et comment la traversée s’est déroulée. Rien de plus, rien de moins.
Une lecture ma foi pas inintéressante car on en apprend un peu plus sur comment peut fonctionner un aérostat mais le style d’écriture en journal rend la chose légèrement rigide et trop informative.
Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall
Rotterdam, un objet volant non identifié survole la ville. À bord de cette étrange engin à l’allure d’un ballon construit de détritus, un homme étrange, ressemblant très fortement à Hans Pfaall, ancien habitant ayant disparu 5 ans plus tôt avec 3 autres personnes.
De la nacelle, l’homme envoie une lettre destinée à Von Underduk et Rudabub, président et vice-président du Collège nationale astronomique de la ville de Rotterdam. À l’intérieur de cette missive, le compte rendu du voyage extraordinaire de Hans Pfaall qui, contre toute attente, aurait fait bien plus que disparaître de la surface de la Terre il y a 5 ans de cela.
Voilà une nouvelle qui plus est scientifique, qui a bien des passages m’a perdu. Et oui, la physique et la chimie ont quelque peu été mes bêtes noires durant mes années de lycée. Cependant, cela ne m’a pas empêché d’apprécier ce récit me rappelant les histoires de Jules Verne, qui, tellement bien écrite, nous font croire que tout cela est possible et que seule notre peur nous en empêche.
Manuscrit trouvé dans une bouteille
C’est en chemin pour l’île de Java que notre narrateur et le reste de l’équipage du navire essuie une gigantesque tempête, le laissant pour seule survivant avec un seul autre homme, un suédois. C’est ainsi que pendant plusieurs jours, le bateau à la dérive, les deux hommes attendaient la mort.
C’est ainsi qu’au sixième jour, quand plus aucune lueur du soleil ne filtrait, un étrange appareil fit son apparition, flottant sur l’eau. L’impact entre les deux embarcations était inévitable et la mort tout autant. Mais le destin de notre narrateur n’était pas encore arrivé et, par une chance formidable, il se retrouva à bord du navire et contempla ainsi son étrange équipage.
Voilà une nouvelle comme je les aime, dans un univers qui, du début à la fin, m’a fait imaginer les aventures des plus grands pirates, sans même pour autant parler de pirate. Mais que voulez-vous, une bouteille à la mer trouvée et de suite je pense drapeau noir, tête de mort, barbe et rhum.
Une descente dans le Maelstrom
C’est au sommet de la montagne Helseggen, en Norvège, que la petite expédition peut apercevoir la mer dans sa toute puissance. En effet, c’est entre les îles Lofoden et Moskoe que le maelstrom, appelé Moskoe-Strom par la population locale selon les dires du guide, que le phénomène peut être observé et « apprécié » dans toute sa rage.
Et si ce guide, ce vieil homme, connaît si bien ce phénomène, c’est qu’il y 3 ans de ça, il était encore pécheur avec ses 2 frères. C’était à l’époque où il était encore un fier gaillard, aux cheveux noirs de jais et au courage sans faille. Jusqu’au fameux jour où lui et ses frères ont affronté la mer dans toute sa splendeur, dans toute sa terreur.
Deuxième nouvelle consécutive sur la mer, c’est ma mère qui serait ravie. Et je dois avouer que l’on s’imagine très bien à la place du guide lorsqu’il nous narre son histoire, sa détresse, sa survie face à l’impétuosité de la mer indomptable, et que pour rien au monde, nous ne souhaiterions vivre cette aventure autrement qu’à travers les lignes d’Edgar Poe.
La vérité sur le cas de M. Valdemar
Le magnétisme. Science controversé et dont bon nombre de scientifique n’y croit pas un mot. Seulement voilà, lorsqu’il est bien pratiqué, jusqu’où peut aller le contrôle d’une personne ? Peut-on contrôler ses moindres faits et gestes et voire même, plonger le patient dans un tel état cataleptique que la mort elle-même ne pourrait pas prendre le corps ?
C’est ce que le narrateur de cette nouvelle va essayer de faire sur son voisin M. Valdemar, à l’article de mort. Mais attention, les découvertes pourraient bien ne pas avoir l’effet escompté.
Pourtant sceptique quand au pouvoir du magnétisme (surtout car je n’ai jamais essayé), nous pouvons tout de même apprécier cette nouvelle, rappelant en quelque sorte le Dr. Frankestein dans ces travaux pour repousser la mort. ah, l’immortalité, le contrôle de la mort. Un sujet passionnant.
Révélation magnétique
Nous nous étions quittés en partie 2 avec du magnétisme, nous nous retrouvons en partie 3 avec du magnétisme. Quelle transition fabuleuse. Merci Charles Baudelaire. Oui, c’est Baudelaire lui-même qui a traduit et mis dans l’ordre les nouvelles.
Dans cette nouvelle, comme je vous l’ai dit plus tôt, il est question de magnétisme. En effet, notre narrateur va cette fois-ci magnétiser M. Vankirk, habitué des passes magnétiques de notre narrateur. Dans cette nouvelle, ce dernier demande lui-même à être magnétiser en raison d’une mort possiblement proche. En effet, une question le taraude et il n’aimerait pas passer l’arme à gauche avant d’avoir pu y répondre, ou tout du moins avant d’avoir pu en discuter.
Si dans la nouvelle précédente, La vérité sur le cas de M. Valdemar, le magnétiseur souhaitait défier la mort, c’est la question de l’immortalité de l’âme qui est ici aborder.
Et c’est bien tout ce que je peux vous dire sur cette nouvelle car je vous avouerai que je n’ai quasiment rien compris. C’était peut-être à cause de ma fatigue, mais ces 20 pages m’ont parues comme les énoncés de mécanique que j’avais en DUT. Sauf que cette fois il était question de religion, d’éther et de matière imparticulée. Et j’ai cherché, la matière imparticulée, ça n’existe pas. Comprenez donc ma perdition dans cette nouvelle.
Les souvenirs de M. Auguste Bedloe
Auguste Bedloe est un homme en mauvaise santé, possédant qui plus est un physique atypique. C’est donc tout naturellement qu’il est suivi par son médecin personnel, le Docteur Templeton, malgré ses nombreux voyages.
Au cours de son expédition journalière en seule compagnie de son chien, il arrivera à ce Monsieur Bedloe quelque chose d’extraordinaire, qui le surprendra lui-même ainsi que ses hôtes, le narrateur et son médecin.
Une nouvelle agréable qui n’est pas sans rappeler les œuvres de Jules Verne et qui n’est pas sans nous surprendre.
Morella
Ce qu’éprouve notre narrateur pour Morella n’est pas ce que nous pouvons à proprement parler de l’amour. En tout cas, pas au sens amoureux du terme. Ce qu’il aime chez elle est son érudition, son intellect. C’est pour cette qualité qu’il décide de passer sa vie avec elle, sans bien pouvoir comprendre ses sentiments envers elle.
Cependant, plus les années passent et plus il commence à détester ce qu’il aimait chez Morella, jusqu’à vouloir sa mort. Malheureusement pour lui, la mort n’est peut-être pas la meilleure solution; quand on a quelqu’un dans la peau, c’est pour toujours.
Dans cette nouvelle, Edgar Poe traite de l’amour, de la difficulté des relations et se dévoile à travers ces courtes pages dans lesquelles il n’est pas forcément difficile de se reconnaître.
Ligeia
En Ligeia, tout est magnifique. Et pourtant, indépendamment, chaque élément n’obéit pas forcément au canon de la bonté qui lui est propre. Mais même la femme la plus parfaite a ce petit quelque chose d’imparfait qui la rend justement parfaite. Pour notre narrateur, la partie du corps de Liegia qu’il préfère son ses yeux. Ses yeux qu’ils retrouvent parfois dans des poèmes, dans les vagues d’une rivière ou bien dans d’autres choses sans aucun rapport.
Seulement voilà, lorsque Ligeia, sa femme, sa bien aimée, meurt, pour lui, il ne lui reste plus rien. C’est ainsi qu’il sombre dans l’opium et dans l’opulence, incapable de retrouver ce bonheur à tout jamais perdu.
Après Morella, Edgar Poe nous offre cette deuxième nouvelle sur sa vision de l’amour, une vision différente mais tout aussi révélatrice de sa personnalité et de son mal-être sentimental.
Metzengerstein
Depuis plusieurs siècles, en Hongrie, une forte rivalité existe entre les familles Metzengerstein et Berlifitzing. Une rivalité allant jusqu’à la haine bien impossible à comprendre, mais tirant possiblement, entre autres, sa source dans une ancienne prophétie : « Un grand nom tombera d’une chute terrible, quand, comme le cavalier sur son cheval, la mortalité de Metzengerstein triomphera de l’immortalité de Berlifitzing ».
Malgré le caractère incompréhensible de ces paroles, chaque mot accompagnait Wilhelm, le vieux comte Berlifitzing et Frédérick, tout jeune baron orphelin Metzengerstein, dans leur vie quotidienne. Puis un jour, arriva un terrible accident chez la famille Berlifitzing qui changea à jamais la famille Metzengerstein.
Cette dernière nouvelle du recueil Histoires extraordinaires d’Edgar Poe nous emmène dans une rivalité presque mystique entre deux familles nées pour se détester, que tout oppose et qui pourtant sont liées, dans la vie comme dans la mort.
Nous finissons donc par une note étrange, changeant radicalement avec le reste du recueil, comme si Edgar Allan Poe avait voulu s’aventurer dans un nouvel univers. Rappelons cependant une fois de plus que l’ordre d’apparition de ces nouvelles est bien différent de l’ordre dans laquelle elles apparaissent dans ce recueil. Et pourtant, malgré le caractère spéciale de cette nouvelle, par son caractère énigmatique, elle ne se perd pas par rapport aux autre nouvelles du recueil.