Étiquette : couteaux

  • Vis ma vie de KP

    Comme vous le savez, je suis à Londres. Qui dit Londres dit vie chère. Et les transports en commun d’un prix digne du nouvel iPhone 6 (pour un mois), vous vous imaginez bien que j’ai dû trouver quelque chose à côté.

    Passé ma première expérience de coureur (runner pour être exact) dans un restaurant, j’ai de suite vu que ce n’était pas pour moi. Finir le boulot à 18h et courir partout à partir de 18h30 pour savoir si ceux qui mangent pendant que toi tu fais ta deuxième journée en une seule ont tout ce qu’il faut, très peu pour moi. Surtout qu’affamé, voir tout ce qui est jeté, ça fait mal au cœur. Vraiment.

    Non, moi, ce que je voulais, c’était un boulot pas chiant, pas trop fatiguant et où je ne bouge pas. Être prof quoi ! Mais bon, je n’avais pas les bons horaires. Je me suis donc rabattu sur la plonge. Je suis un kitchen porter. Un peu comme Harry mais avec un « r » en plus et un « t » en moins. Un KP quoi.

    Et bien vous savez quoi ? C’est cool. Mais surtout, vous savez où je fais mes extras ? Dans un restaurant spécialisé en fromage. Et ouais ! Moi, dans ce type de resto. Sacrilège, sacreroquefort direz-vous (cette blague est vraiment nulle, j’espère que vous la comprendrez). Et bien je ne suis même pas dérangé. Surtout parce que, ne nous mentons pas, un soufflé, une raclette et une fondue, ça sent super bon. Mais ! Et un gros mais, encore ne faut-il pas être dérangé par ces plats en plein mois de septembre. Oui, ça peut nous paraître étrange pour nous, mais c’est ainsi. Je lave des ustensiles à raclette début septembre. Oui oui.

    Mais le top, dans ce boulot, c’est que j’aide aussi parfois les cuistots. Et oui, appelez-moi Môsieur. J’épluche des patates, des betteraves, des œufs de caille, je râpe du comté, je goûte le saucisson, le brownie, la glace à la vanille etc. En bref, je suis un élément indispensable.

    Mais si y’a vraiment un truc que j’adore par-dessus tout dans ce boulot, c’est lorsque je me retrouve avec les énormes couteaux de cuisinier à laver. Pour quelques secondes, je me sens l’âme d’un assassin nettoyant les preuves de l’arme du crime. Oui, bon, je sais, ça paraît morbide dit comme ça. Mais en vrai c’est fun, promis. Prenant mon plus bel accent corse dans ma tête, je me dis qu’il n’aurait pas dû s’attaquer à mon business. Il l’a payé de sa vie.

    Enfin voilà quoi, KP c’est cool. (Avec cette fin, je vous épargne les nombreuses blagues que j’ai cherchées pour placer « KP » dans des mots comme impeccable, hakuna matata, wakatépé baboune etc. Ne me remerciez pas, j’ai encore le temps de trouver quelque chose.)

  • à couteaux tirés

    Je ne sais pas si vous avez déjà eu à faire à ce phénomène étrange, mais c’est la troisième fois pour moi. Il s’avère que je l’ai constaté chez mon grand-père, chez ma mère mais également dans un magasin spécialisé dans la fête (nappes, chemins de table, décoration etc.).

    Ce que j’ai remarqué, c’est que contre toute attente, en ce qui concerne les ustensiles pour manger, les couteaux sont toujours en infériorité numérique. Pourquoi ? Quand on achète un set de couverts, il y a le même nombre de fourchettes, de cuillères et de couteaux. Alors pourquoi en manque-t-il toujours ? Même dans le magasin dont je vous parlais quelques lignes plus haut, il y avait de tout sauf des couteaux. Il y avait même des touillettes pour le café. Imaginez. Des touillettes. Le genre de truc qui sert 14 000 fois par jour. Minimum.

    Ça me revient maintenant, j’avais vécu la même chose lors de mon stage, les couteaux étaient la denrée rare, bien qu’il m’arrive de casser 3 fourchettes en un repas. Et pourtant, il y avait toujours plus de fourchettes que de couteaux.

    Chose étrange qui plus est, nous utilisons forcément une fourchette quand nous mangeons. Obligatoirement. Sauf rares exceptions comme pour la soupe par exemple. Mais jamais, ô grand jamais, nous n’utilisons pour seul ustensile un couteau, sans jamais de fourchette. Alors si, bien sûr, au petit déjeuner, pour le beurre, le miel ou le nutella, j’utilise un couteau. Oui un couteau. Vous qui me lisez et tartinez le tout à l’aide d’une cuillère, je vous bannis.

    Mais cela justifie-t-il de n’avoir plus de couteau avant l’assèchement complet de notre réserve de fourchettes ? Y’a-t-il autant de gens dans le monde qui ont un couteau sous la gorge pour que ceux que nous avons chez nous soient réquisitionnés ? Ou bien y’a-t-il tellement de brouillard dans certaines régions de France pour que les couteaux personnels soient utilisés à des fins publiques ? Sommes nous en face d’une crise sans précédent ? Une crise où les couteaux publiques ne suffisent plus ? L’Etat va-t-il devoir faire appel aux investisseurs privés pour relancer l’économie des couteaux ?

    Il paraîtrait même que certains restaurateurs possédant leurs restaurants proches de la mer auraient été aperçus pendant que la mer était basse, chaussés de bottes et un sac de gros sel à la main. Quelques curieux sont allés leur demander ce qu’ils étaient en train de faire. Il s’est avéré que les restaurateurs, en manque de couteaux, se sont résolus à aller en pêcher sur la plage.

    L’État va vite devoir réagir avant de voir ce fait divers se répéter un peu partout en France. Car nous ne sommes pas sans savoir que les couteaux sont une denrée sans laquelle nous ne pouvons vivre. A moins de manger des aliments où les couteaux sont superflus, tels que le poisson, les pommes de terre, les pâtes ou bien la soupe. Ou pire, de manger avec des baguettes. Mais avec l’augmentation de leurs prix, 80 centimes minimums, nous ne nous en sortirons jamais.