Comme la dernière fois avec le Da Vinci Code, TMC nous a fait le plaisir de nous diffuser Anges et Démons lundi. Et comme prévu, j’avais achevé ma lecture avant de voir le film. Merci le replay ! Par contre, pas merci TMC ! Car quand tu sors dans ta bande annonce « untel face à untel », je te signale que tu spoiles complètement comme un sagouin ! Quand tu es face à quelqu’un, t’es rarement du même côté que cette personne. Et dans un film où tu as un gentil et un méchant, à moins d’être un agent triple ou double ou que sais-je sur le nombre de fermentation, et bien tu devines qui est opposé à qui ! Même si tout laisse supposer le contraire !
Donc, un peu (beaucoup) spoilé, je me suis plongé dans la lecture. Et qu’est-ce que j’étais content !
Non seulement Robert Langdon était proactif, mais en plus son cerveau était à fond en éruption, il réfléchissait à mort, courrait volait et vengeait. Il avait enfilé son masque et sa cape de super-héros pour voler au secours de l’orpheline. On était loin du personnage qui se prenait le monde sur la tête dans le Da Vinci Code. Ça me faisait hyper plaisir ! Le petit pépère était archi-chaud !
Les énigmes étaient moins rocambolesques que dans l’opus précédent, nous étions loin du cryptex, des charades et des énigmes rocambolesques, mais elles restaient une fois de plus bien pensées, même si moins énigmatiques.
Dan Brown avait tout de même réussi son coup : il me donnait envie de me retrouver sur place, à Rome, pour suivre la piste des Illuminatis. Moi aussi je voulais chercher la voie de l’illumination, courir dans le Vatican, visiter ses archives et partir à la découverte de la secte la plus célèbre du monde.
Mais ce qui est bien avec Roro, comparé à Indi, c’est qu’il reste un universitaire. Il ne joue pas trop les casse-cous, sauf en cas de réel nécessité, et garde une certaine réticence à l’égard du port d’arme.
Et puis j’ai regardé le film de Ron Howard, Anges et Démons. Enfin je crois. Je me suis peut-être planté. Je ne sais pas où, peut-être avec le livre ou avec le film. Ce qui est sûr, qu’il y avait une couille dans le pâté, comme on dit chez nous. Et une grosse, de couille. Genre celle d’un mammouth ! Il y avait clairement un bug dans la matrice. J’ai eu l’impression de regarder un film complètement différent du livre que je venais de terminer 15 minutes plus tôt !

Je reviens à mon exemple du petit Roro qui est casse-cou mais quand il le faut seulement. Dans le film, c’était tout autre chose ! Le Robert, il était badass. Genre beaucoup trop badass ! C’était vraiment Indiana Jones pour le coup ! Et vas-y que je tire au pistolet, vas-y que je soulève un poids mort alors que le type est vivant, etc.
Après j’avoue, quand on voit la tête déterminé de Tom Hanks sur l’affiche, il est prêt à tout et ne va reculer devant rien du tout. Et il faut plus d’actions de oufs dans un film. Soit.
Mais par contre, on pourrait parler de tous les manques et de la réécriture complète du film ?
Genre, où est passé Maximilian Kohler, le chef du CERN ? Vous savez, le type qui a harcelé Langdon justement pour qu’il se penche sur le cas de l’assassinat de Leonardo Vetra ! Ah bah non. Si vous n’avez pas lu le bouquin, vous ne pouvez pas savoir. Non, parce qu’en vrai, IL EST JUSTE UN TOUT PETIT PEU IMPORTANT pour l’intrigue ! Apparemment, pour Ron, pas tant que ça.
Et vous avez de la chance, j’était justement pendant une discussion entre Ron Howard et José José (un type) :
« On en fait quoi du CERN ? » demande José.
« Oh José, on s’en fout ! On a déjà Vittoria, c’est bien comme représentante du CERN. En plus c’est une femme ! » répond Ron, un peu énervé des questions de merde de José car, lui, a lu le bouquin.
« Ouais mais du coup on fait venir comment les carnets du père de Vittoria ? Ah merde oui, c’est vrai que dans notre film c’est pas son père en plus c’est juste un collègue ! » José a l’air un peu tatillon.
« Oh bah ses carnets on envoie un type les chercher et puis c’est tout ! Tu t’prends trop la tête José ! On s’en fouuuuuut ! Les personnages, on les invente, ok ? Le type là, Rocher, idem, on s’en fout. Olivetti, on va lui mettre moins d’importance et on va foutre Richter. Voilà, heureux ? » là Ron il est vraiment pas content.
« Euh…oui, ok Ron. Mais du coup, si Richter remplace Rocher et en même temps Kohler, qui joue le rôle de Rocher dans le bureau du Camerlingue ? » demande José interloqué.
« Et bah on invente un type complètement random ! YOLO José ! Un type qui est avec Mortati qu’on va appeler renommer en Strauss. Ce sera son poto. Voilà ! » lui répond Ron, attristé devant si peu d’imagination.
« Attend Ron. Si je comprends bien, Kohler et Rocher sont Richter. Mortati est en fait un allemand du nom de Strauss et son collègue est un inconnu qui n’existe pas dans le livre mais qui a une importance dans le film, c’est ça ? » vérifie José.
» Yep ! » affirme Ron Howard.
« Et les médias, on en fait quoi ? Parce que c’était hyper important dans le livre. C’est d’ailleurs l’assassin qui les contacte pour rendre le tout public ! L’assassin qui d’ailleurs tue par idéologie. » sermonne José José.
« Ouais alors les médias, c’est surfait. Donc on oublie. Puis un assassin, ça tue par amour du fric, pas par idéologie hein. » rappelle à la raison Ron.
« Bon ok Ron, je te suis. Faisons comme ça ! » accepte José José par dépit.

Après cette retranscription, vous comprenez un peu mieux la réflexion qui a amené au film Anges et Démons.
J’ai tellement moins accroché que le Da Vinci Code ! Franchement, j’accepte qu’on doive changer des choses pour l’adapter au cinoche. Mais là, respectez un minimum l’oeuvre originale.
La survie du quatrième Cardinal ? Sérieusement ? Pour qu’ensuite il devienne Pape ? Vraiment ? Jusque là ?
Ron Howard, je ne te remercie pas. Mais alors vraiment pas !
Photo : Fontana di Trevi de Ivan Bertona


J’ai terminé le livre lundi matin pour une diffusion du film lundi soir. Je venais à peine de poser Robert Langdon et Sophie Neveu que je voulais déjà replonger à la résolution d’une énigme qui ferait pâlir Benjamin Gates. J’étais donc plus que ravi de pouvoir visionner ce qui s’était passé dans ma tête pendant une semaine.
Ma plus grande difficulté fut de passer d’un rôle actif à un rôle passif. Je n’imaginais plus l’histoire, je la subissais. C’était un assez gros choc. D’autant plus que le livre était encore frais, je notais donc involontairement dans ma tête chaque petite différence entre les deux oeuvres : « Ah, dans le bouquin il dit pas ça », « Non, ce n’est pas comme ça que ça se passe », etc. Et c’est normal, il n’y a pas de narrateur dans le film, alors il faut faire passer en image ce qu’il est censé nous dire. Nous sommes sur un support différent, qui doit donc s’adapter.