La voie du sabre de Thomas Day

la voie du sabre thomas dayDans l’empire de l’Empereur-Dragon Tokugawa Oshone, de nombreux seigneurs se partagent les territoires, sur lesquels ils règnent en maître, bon ou tyran.

L’un d’eux, le Seigneur Nakamura Ito, se différencie par sa cruauté et le respect qu’il a su hériter par la crainte et par ses exploits guerriers. Son but est très simple, agrandir son pouvoir et ainsi son royaume. Pour ce faire, le meilleur moyen est encore d’enfanter l’Impératrice-Dragon, la fille de l’Empereur-Dragon. Mais le manque d’encre Shô l’empêche de parvenir à ses fins.

Une aubaine s’offre un jour à lui, en la personne d’un Ronin à l’aspect de clochard dont la puanteur n’est supplantée que par son habileté à manier le katana. Cet étrange personnage, du nom de Miyamoto Musashi, se voit confier la lourde tâche d’entraîner le fils du Seigneur, Mikédi, dans la Voie du Sabre, la seule qui lui permettrait de prouver sa valeur et de mériter le droit de faire un enfant à l’Impératrice-Dragon.

Pour assouvir le souhait de son père, Mikédi , alors âgé de douze ans, part sur la route d’Edo, empruntant non pas les routes mais la Voie du Sabre.

Très court roman de moins de 300 pages, l’œuvre de Thomas Day se déguste d’une traite. Non seulement parce que courte, mais surtout parce qu’entraînante. L’histoire du maître et du disciple est ponctuée par plusieurs légendes venant étayer le récit. Légendes qui nous plongent d’autant plus dans l’univers et dans la narration de manière habile, pour permettre au Japon de Thomas Day de se substituer au Japon que nous avons en tête.

Le caractère stricte et épuré du pays, mélangé au fantastique, nous plonge dans un univers onirique dont on ne peut douter de l’existence, où lézards géants côtoient mages et où poissons des mers accueillent des cités îles, pendant qu’un Empereur-Dragon fait la pluie et le beau temps sur ses seigneurs et donc par leur intermédiaire sur son peuple.

Chaque exercice de Mikédi nous fait grandir avec lui et malgré les ellipses de parfois plusieurs années, le fil du récit n’est jamais interrompu par des retours en arrière ou des réflexions de la part du lecteur. Chapeau bas pour cette prouesse !

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Je désirais lire un roman court après les 200000 pages de La Guerre et la Paix, pour me vider la tête. Et je dois vous avouer, La voie du sabre de Thomas Day n’a pas fait long feu. Quand on sait qu’un roman est court, on ne veut vraiment pas s’arrêter car on se sait proche de la fin. Et plus j’avançais dans le roman, plus je me demandais comment l’auteur avait réussi à caler autant d’histoires dans si peu de pages. Et j’en redemandais !

Mais vous savez, aussi étrange que cela puisse paraître, après le dernier mot du roman, je fus rassasié. Il n’y avait ni trop, ni trop peu. L’auteur a réussi à trouver la quantité parfaite à proposer pour que le lecteur puisse digérer proprement son œuvre, en laissant un goût succulent en bouche. Plus de choses et l’ouvrage en aurait été alourdi, moins fluide, contraire à la philosophie de Miyamoto Musashi, pour qui parler n’est pas nécessaire, les actes faisant preuve de l’homme.

Maintenant, c’est à vous de lancer sur la voie du sabre. Mais attention à ne pas vous perdre en chemin, car en moins de 200 pages s’écoulera des années qui mettront vos nerfs, vos muscles et votre cœur à rude épreuve.

Mais au fait, pourquoi faites-vous ça ? Pour qui ?

Cette entrée a été publiée le 30 septembre 2018 à 18:45. Elle est classée dans Chronique littéraire et taguée , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Suivre les commentaires de cet article par RSS.

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