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  • Lilliputien

    Lilliputien

    Bon. Il faut que l’on parle de quelque chose.

    Hier soir j’ai regardé Taken. Vous savez, ce film avec Shannon devenue Kim qui décide de partir avec sa copine Amanda outre Atlantique pour suivre U2 en tournée européenne. Quel courage de reprendre l’avion après ce qui lui est arrivé ! Imaginez, vous vous crashez en avion sur une île déserte où une fumée bizarre sert de système de défense, votre frère amoureux de vous (heureusement c’est votre demi-frère) meurt quand vous passez un moment intime avec votre nouveau prétendant pour après mourir à votre tour dans les bras de ce dernier. Moi je dis chapeau, il en faut du courage ! Sachant qu’elle ne part pas avec la plus futée, qui donne presque les clés de son appart à un inconnu. C’est sûr, Amanda n’a rien à voir avec Kate !

    Heureusement pour Shannon devenue Kim, son père est quand même le très célèbre Qui-Gon Jinn à la retraite après avoir été prétendument tué par Dark Maul, un sith avec des dents de requin sales sur le crâne et les tempes, heureusement vengé par Danny Torrence, qui se faisait appeler Obi-Wan Kenobi à l’époque.

    Bon, revenons à notre film.

    Avant de se faire enlever, Shannon devenue Kim se cache sous le lit pour tenter (en vain) d’échapper à ses ravisseurs. On est d’accord, ce n’est pas la meilleure cachette. Si j’étais un ravisseur, sous le lit est un des premiers endroits où j’irais regarder. Et c’est bien là ce qui me chagrine.
    Le film se situe à Paris, tout comme là où j’habite.
    Là où un mois de loyer te permet de vivre un an dans un cinq étoiles dans la Creuse.
    Là où un seul rein est suffisant pour vivre.
    Là où vitrer la salle d’eau pour avoir de la lumière dans la cuisine ou inversement parait logique.
    Là où un placard se transforme en caverne d’Alibaba.
    Là où la chasse au mètre carré est un sport régional.
    Là où Marie Kondo est best seller dans toutes les librairies.
    Alors clairement, n’importe quel zone libre se transforme en espace de rangement. Un peu comme la chambre d’Harry Potter sous l’escalier. On appelle ça de l’optimisation d’espace. Les Dudley avaient tout compris. Quand je pense que tout le monde les déteste, les pauvres.

    Et bien sous un lit, armé de caisses de rangements et de sacs sous vide, on en met des choses ! Alors je peux vous dire que si un jour on vient chez moi pour me kidnapper pour m’utiliser comme esclave sexuel (mauvais plan pour tout le monde qu’on se le dise), sous mon lit n’est pas une cachette acceptable !
    Parce qu’imaginons que mon ravisseur écoute de la musique très forte avec son casque audio et qu’il n’entende pas le bordel que je fais pour tout virer rapidement et me faire une place.
    Imaginons.
    En entrant dans la pièce, il verrait de suite le fatras éparpillé autour de mon lit et sur mon bureau. S’il n’est pas trop con, il comprendra assez vite que ce n’est pas censé être ici mais dans un endroit qui n’est pas visible (la face cachée de la lune n’est pas une option) pour donner l’illusion du rangement et ira de suite vérifier sous le lit.

    En plus, étant asthmatique, j’aurais du mal à me retenir d’éternuer ou de tousser avec la poussière, ce fléau des espaces difficilement accessibles. Franchement, on a beau donner le meilleur de soi même, c’est à croire qu’une bergère de la poussière se cache sous le lit et garde farouchement son troupeau de mouton pour nous empêcher de tous les capturer.

    C’est aussi pour ça que les monstres sous le lit j’y crois moyen. Imaginer Sully caché sous mon lit me fait doucement rire. Chucky à la rigueur pourrait passer en poussant deux trois trucs sans faire ressortir quoi que ce soit de l’autre côté. Sinon, un être fantomatique pouvant se matérialiser à son bon vouloir passerait aussi. Les Szalinski pourraient aisément y loger aussi mais ne survivrait pas bien longtemps, il n’y a rien à manger dans ma chambre et donc encore moins sous le lit.

    Non, finalement, l’espace sous un lit n’est vraiment pas un endroit où il fait bon vivre ou se cacher. Sauf si vous êtes une boîte de rangement. Mais là c’est différent, ce n’est pas trop vous qui choisissez. On ne vit pas dans un film qui s’appelle Boîtes de rangement Story. Ou alors elles sont très discrètes et je les dérange quand je télétravaille.

  • 1001 nuits/pattes

    1001 nuits/pattes

    Il y a 10 jours, nous étions avec Cynthia dans le sud afin de profiter du soleil et de ses formidables tempêtes et, accessoirement, voir sa famille. Je n’avais jamais vécu d’évacuation alors autant vous dire que j’attendais ces vacances avec un plaisir non dissimulé.

    Le jeudi se passa nickel ! Pluie à l’arrivée, que demander de mieux ? Si on veut une inondation, il vaut mieux qu’il y en ait de la pluie ! Et des torrents s’il vous plaît ! Alors j’étais aux anges ! Surtout que deux nuits à l’hôtel étaient prévues. En mode vacances quoi !

    giphy (1)

    Arrivés là-bas, rien à redire. C’était un appart hôtel classique mais très propre avec une formidable terrasse. Pratique pour se faire héliporter ! Hé ouais ! Tout était prévu ! Toilettes séparées de la salle de bain, utile si on avait tout les deux envies de faire pipi ! Avec le lavabo de la salle de bain, on pouvait même être une personne de plus ! Sympa ! Le lit était immense, blanc immaculé et la kitchenette équipée pile ce qu’il fallait et même plus puisqu’il y avait un lave-vaisselle, pastille offerte ! Du 5 étoiles quoi. Bref, RAS ! Après ce petit tour du proprio, nous décollâmes vaquer à nos occupations avec la famille de Cynthia et sans la famille de Cynthia.

    Pluie, shopping, bouchons, pluie, limonade, pluie, repas, plus de pluie.

    Nous rentrâmes là-bas 3h plus tard pour déposer et prendre des affaires et c’est là que ça commença à tiquer. Petite odeur de renfermé venant de la salle de bain en ouvrant l’appart. Vous savez, celle où n’étaient pas les toilettes. Ce qui était con car ça aurait pu expliquer l’odeur. Mais non ! Nous étions conciliant vu la pluie des cinq derniers jours, nous fermâmes juste la porte en guise de repousse odeur : efficace !

    Mais quelques secondes plus tard, nous nous rendîmes compte que nous n’étions pas les seuls locataires de l’appart hôtel. Nope ! Lors de l’après-midi des invités non invités avaient décidé d’élire domicile chez nous. CHEZ NOUS !

    Perso j’ai jamais rien eu contre les fourmis. Franchement ! Si, à la rigueur, quand elles me montaient sur la jambe ça me chatouillait quand j’étais petit. Mais à part ça, rien.

    giphy (2)Par contre, lorsqu’elles se baladaient du haut de la tête de lit à l’interrupteur de l’appart, là, ça me gênait un peu plus.

    On avait beau leur demander gentiment de partir, elle ne s’exécutait pas. Sauf avec un petit coup de main. Ou plutôt un petit coup de pouce. MOUAHAHAH.

    Pas le temps de niaiser, on avait d’autres trucs à faire. On s’est dit qu’on en toucherait deux mots à la réceptionniste en allant chercher la voiture dans le parking et qu’elle ferait le nécessaire.

    C’était juste un peu plus dur de prévenir la réceptionniste vu qu’elle n’était pas là. Donc direction le parking du sous-sol maudit, sans lumière, où les flashs de nos téléphones étaient nos meilleurs amis. Apparemment un détecteur de mouvement ça coûtait trop cher.

    Je vous passe les bruits chelous qu’on entend généralement dans un parking souterrain, au dessous de touuuuuuutes les canalisations du bordel. Si Gigi était partie pisser, on le savait direct ! Même si c’était pas Gigi d’ailleurs. Et vu les différents bruits des tuyaux, on savait aussi si elle avait mangé un welsh ou un mexicain.

    Nous passâmes tranquilou bilou notre soirée, pour revenir à 1h30 du matin dans notre  fameuse chambre.

    Et, ôôôô joie ! De nouvelles locatrices ! Apparemment les fourmis avaient envoyé une expédition de secours pour retrouver les disparues. Et elles ne laissaient rien au hasard puisqu’elles étaient là où lesdites disparues avaient été aperçues pour la dernière fois : haut de la tête de lit et interrupteur de l’appart. Mais elles avaient aussi organisé des battues ! C’est que c’est méthodique une fourmis ! Fouille du lit, des toilettes, de la salle de bain, des contours de portes et j’en passe. NICKEL MICHEL ! C’est sûr, on allait s’éclater tous ensemble à faire la teuf toute la nuit…

    giphy (3)

    Philippe Etchebest aurait été là, il t’aurait foutu un bon coup de pieds dans cette fourmilière. Je te le dis moi, je le connais bien !

    Aucune envie pour Cynthia et moi de dormir avec les fourmis, j’ai appelé le numéro à appeler en cas d’urgence, qui n’était situé que dans les ascenseurs et les couloirs. Pas les chambres. Non. Dans l’hôtel ils sont sympa, si t’as un gros pépin, tu rush l’ascenseur. C’est tout. C’est contre indiqué ? Ranafout’ tu appelles l’ascenseur. T’es au quatrième ? Eh bah t’attends !

    Au téléphone, après explication du problème, le type m’a dit « ouïe ».

    Oui.

    Ouïe.

    Ça donne confiance, non ? Ça commençait bien.

    Après, la bonne nouvelle, c’est qu’il était quand même dans le même hôtel que nous ! En voilà une bonne nouvelle ! En appelant un portable, encore heureux que je ne tombais pas sur une hotline délocalisée, non ? Mais je n’étais pas au bout de ma peine.

    Au bout de 10 minutes qui en paraissaient 120, la sonnette résonna, avec à son bout, l’homme de la sécurité. L’homme, de la sécurité. De, la, sécurité. Nous nous attendions plutôt à une personne en charge de l’hôtel. Pas à un homme de la sécurité. Il a dû voir à nos têtes déconfites qu’on était déçu car il nous donna directement son plan, deux badges pour accéder à deux chambres pour reloger les locataires en cas de pépin. Notre contexte en gros. Le problème allait se résoudre. Yattaaaa.

    giphy (4)

    Première chambre, la diode rouge s’alluma.

    Une fois.

    Deux fois.

    Trois fois.

    Abandon.

    Deuxième chambre, la diode rouge s’alluma.

    Une fois.

    Deux fois.

    Trois fois.

    C’est à ce moment là que l’agent de sécurité ne laissa pas débiner, quand Cynthia et moi étions déjà au troisième sous sol. Il avait l’arme ultime : le Lilou Dallas MOULTIPASS.

    Diode verte.

    Chambre occupée.

    giphy (5)

    A court d’options, l’homme de la sécurité nous regarda, de la pitié dans les yeux. Et un peu de frayeur. Car même fatiguée, quand Cynthia est énervée, elle ferait peur à Satan. Puis il prononça son discours, solennel, de mise en demeure, il avait fait tout ce qu’il pouvait pour nous. La sentence était tombée, on était dans la merde. Deux faux « merci quand même plus tard », c’était le branle-bas de combat dans la chambre pour trouver une solution.

    Nous avons fini dans le salon de l’appartement des parents de Cynthia, pour une nuit de 3h pour moi et 30 minutes pour elle.

    MAIS, comme toute histoire doit bien se terminer, nous sommes retournés à l’hôtel le lendemain pour nous faire rembourser du petit déjeuner, de la place de parking et pour finir surclasser dans une chambre quasiment plus grande que notre appart, sous un soleil digne d’un mois d’août !