Je me suis toujours insurgé contre les films – généralement américains – nous vendant une fin heureuse, plus connue sous le nom de « happy end ». Je me disais tout le temps « Mais pourquoi nous vendent-ils des fins aussi niaises et si irréelles ? Comment les gens peuvent ils être si crédules et adorer à ce point là des fins si éloignées de la réalité ? ». Vous me direz que je suis un rabat joie, que je n’apprécie pas le septième art. Bon ok, je ne suis pas un critique de cinéma et heureusement, car sinon je ne pourrais pas apprécier un bon film comme la cité de la peur. Les critiques sont plus rabat joie que moi concernant les comédies. Mais ce n’est pas le sujet de l’article. Reprenons donc le cours des choses, les happy end. Une seule interrogation, pourquoi ? Lorsqu’on lit un livre, la fin n’est pas obligatoirement heureuse. Prenez l’exemple de la métamorphose de Kafka, on ne peut pas appeler ça une happy end. Alors pourquoi les films doivent ils tous finir bien ?
Et puis un jour j’ai compris, peut-être grâce à la fin de ma puberté et de mon côté rebelle, ou bien encore grâce à ma barbe d’homme viril, à voir. Le but du film est de divertir et d’entraîner les gens dans une vie qu’ils ne peuvent vivre. On n’attend pas d’un film de voir sa vie. On veut des déboires, des problèmes, des déceptions, mais que tout ce lot d’embuches amène à quelque chose d’heureux. Quant au livre, il nous offre autre chose, ou tout du moins il nous l’offre différemment. Et c’est sur ce point là que réside la différence.
Maintenant s’il faut choisir entre un film ou un livre, le choix incombe à chacun.