Je suis allé chez le médecin hier suite à mon rdv de la semaine dernière. J’entends déjà les « mais il est hypocondriaque, ce n’est pas possible, 2 rdv en à peine 2 semaines. » et j’en ai déjà les oreilles qui sifflent. Mais si j’y suis retourné c’est pour une histoire toute bête, j’avais oublié un papier à mon premier rdv que je devais absolument donner à mon médecin. Ce qui m’oblige à prendre un deuxième rdv. Donc tête en l’air, mais pas hypocondriaque. Enfin presque, et j’y arrive. Au deuxième rdv, j’ai décidé d’observer plus précisément ce que j’avais déjà pu constater lors du premier. Vêtu de mon plus beau costume de socio détective, et oui, 6 mois de sociologie ça ne s’oublie pas, je décide donc d’analyser ce phénomène propre aux salles d’attente, l’hypocondrie des gens sains qui patientent.
En effet, lorsque vous attendez chez le médecin pour un vaccin, un papier à faire signer ou tout simplement quand vous accompagnez quelqu’un, vous n’êtes pas malade. Et c’est bien pour ça que vous faites ce que tout le monde fait, vous épiez les autres en quête de maladie. Et ça ne manque pas. Quelqu’un qui renifle sur votre gauche, regard en coin pour voir si son nez est rouge. Une personne qui tousse en face de vous, regard inquisiteur pour analyser sa toux. Attention sur la gauche, un autre dégaine son mouchoir. Et hop, volte face. Tous les sens sont en éveils afin de déceler laquelle de ces personnes est la plus hautement contagieuse. Le magazine pris sur la table basse de la salle d’attente n’est qu’un leurre pour tromper l’ennemi sur la nature de votre activité interne, un mélange des jeux « qui est qui » et « docteur maboul ». A l’extérieur vous paraissez calme mais à l’intérieur vous vous prenez pour James Bond, agent sain infiltré dans une salle pleine d’agents malades pour détecter lequel est le plus dangereux. Mis à part que là le but n’est pas d’éliminer l’agent infectieux mais de l’éviter jusqu’à la délivrance.
Et là, le moment avec un grand M : « Monsieur Bruandet ? » Ouf ! La délivrance, le médecin vient me chercher. Il me tend la main pour me saluer. Dernier moment d’hésitation anti-microbes avant de tendre la mienne en retour.
Hasta luego microbes, ce n’est encore pas cette fois que vous aurez ma peau !