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Hier, je regardais un film. J’imagine que vous aussi, il vous est déjà arrivé de regarder des films. Ou tout du moins un. Parce que c’est vrai que plusieurs en même temps, ça ne doit pas être facile. Enfin tout ça pour dire qu’hier je me suis fait la « soirée cinéma » comme les chaînes aiment à dire. Cela veut juste annoncer qu’au lieu d’avoir des séries ou des documentaires vus et revus des centaines de fois, la chaîne passe deux films à la suite (chose de plus en plus compliquée de nos jours, je vous l’accorde). Et alors je me suis dit « Et si la vie était comme un film « .

Imaginez un petit peu comme ce serait beaucoup plus prenant. Mais je dois l’avouer, beaucoup plus dangereux aussi. Et oui, il ne faut pas oublier une des règles principales du cinéma : « S’il se passe la moindre anicroche sur ton véhicule, il explose. »

Alors imaginez la scène. Vous êtes sur une petite route de campagne, des barres noires au sommet et au bas de votre vision. Une musique champêtre envahit l’habitacle, bien que votre radio soit éteinte. Ce n’est pas un problème. Et puis sans prévenir, un hérisson traverse devant vous. Votre coeur se met à battre tellement violemment que vous l’entendez très distinctement. BADABOUM BADABOUM BADABOUM (c’est le bruit du coeur au cinéma. Si si). Et puis la musique de votre radio éteinte change brutalement pour devenir Highway to Hell d’ACDC. Vous vous doutez alors de ce qu’il va se passer.

Malgré vos efforts, impossible de l’éviter, vous roulez dessus. Mais manque de chance, c’est un hérisson du cinéma. Ses piques ressemblent davantage aux griffes d’adamantium de Wolverine qu’à des épines classiques. Cela n’a donc pas manqué, votre pneu éclate. Mais le pneu n’est pas le seul endommagé. Toute votre roue droite se détache de votre voiture et continue de rouler sur sa jante, bien loin de votre véhicule, pour terminer sa course dans le fossé. La roue explose, forcément, c’est la règle.

Du coup, avec une roue en moins, votre voiture fait obligatoirement une embardée pour se retrouver en crabe au milieu de la route et ainsi effectuer ces 666 tonneaux ravageurs qui vous font arriver dans un pré. Là vous n’entendez plus que des bruits sourds. Votre vue, brouillée, se dirige vers le coté droit de votre voiture, enflammé. Votre ceinture de sécurité vous bloque. En appelant à l’aide, vous voyez le hérisson, narquois, passer devant vous, un sourire au coin des lèvres. Par on ne sait quel stratagème, vous entendez le hérisson respirer d’une manière qui ressemble trait pour trait, très étrangement, à un rire.

In extremis, une paire de mains vient vous débloquer de votre ceinture et vous extirpe du véhicule. Vous et votre sauveteur n’avez le temps de faire que deux pas et votre voiture explose, vous projetant à plusieurs mètres, dans un lac. Vraiment pas de bol, de l’essence s’est échappé de votre réservoir et a embrasé le lac. Comment faire ? Mais le temps que vous vous posiez cette question, cela fait déjà 5 bonnes minutes que vous êtes sous l’eau, ne manquant toujours pas d’oxygène. Vous attendez donc patiemment que le feu s’arrête. La musique s’apaise alors. A croire que votre autoradio fonctionne toujours malgré l’explosion.

Manque de chance, décidément, votre compagnon d’infortune était pourchassé par la mafia. Vous sortez de l’eau indemne et il vous tend un pistolet. 2 contre 40, à découvert, n’ayant jamais tenu une arme à feu dans votre main de toute votre vie, vous engagez cependant le combat. Quelques secondes avant le premier coup, une pluie torrentielle commence à s’abattre sur vous. L’ambiance est maintenant propice au combat. – Et puis bon, vous étiez déjà trempé de toute façon – Vous sautez partout, le meilleur moyen de viser, et vous faites mouche presque à chaque fois. Par chance, votre chargeur se vide de sa dernière balle lorsque vous tirez sur le dernier homme debout, environ 60 coups de feu plus tard. Pourquoi continuer à tirer alors ? Mettons ça sur le compte de l’adrénaline. La pluie s’arrête, son job effectué à la perfection.

Vous découvrez que votre compagnon a été touché au ventre. Rien de grave, il le certifie, malgré le fait que vous le voyez se vider de son sang et que 5L maculent déjà ses vêtements et le sol. Bien sûr, juste après que la fusillade soit terminée, dans un timing parfait, 4 camions de pompier, 5 ambulances et 7 cars de la police arrivent sur place sans que personne ne les ai prévenus pour vous venir en aide. Mais grâce à ça, vous pouvez suivre votre partenaire de fortune à l’hôpital le plus proche pour qu’il soit sauvé. Vous bénéficiez également d’un pansement sur votre index droit, là où votre ongle s’est cassé durant l’accident.

S’ensuit une musique lounge provenant de votre autoradio éparpillé sur l’herbe, audible jusque dans l’ambulance fuyante, sirène allumée, vers un soleil couchant.

Cette entrée a été publiée le 14 avril 2014 à 10:30. Elle est classée dans Billets du vide et taguée , , , , . Bookmarquez ce permalien. Suivre les commentaires de cet article par RSS.

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