La semaine dernière, je vous parlais de la chance que j’avais eu le week-end d’avant mon départ. Aujourd’hui, je vais vous parler de la chance que j’ai eu, pendant mon départ. Ou plutôt, pendant mon voyage pour Londres. Parce que oui, « mon départ », concrètement, ça ne veut pas dire grand chose. Ou sinon mon départ aurait duré BIIIIIIIIIIIIP (c’est une surprise).
Alors, comme je vous le disais dans mon article précédent, je partais de Lille à 12h15, en bus Eurolines. Oui en bus. L’Adice (association avec laquelle je suis parti) ne pouvait mettre que jusqu’à 40€ pour le trajet aller. Bon, en même temps, elle me donne 600€ pour survivre 3 mois et me paie mon logement. Donc je peux dire « Louée soit l’Adice » et pas grave pour le bus (oui la publicité est gratuite, mais quand une asso est vraiment très utile et que personne ne la connait, c’est bien dommage).
Chemin faisant, je me trouvais à la gare de Lille Europe au départus de mon bus à 11h45, soit 30 minutes avant l’heure fatidique du départ pour le check in des bagages. 45 minutes plus tard, après 3 bus qui se sont arrêtés et qui sont repartis, dont un Eurolines, toujours pas mon bus. Puis, au loin, j’ai aperçu un vieux bus miteux arriver. N’y croyant plus vraiment, j’ai découvert, caché, un petit logo Eurolines (la compagnie devait avoir honte de ce bus). Je me sentais enfin sur le départ, impatient et en même temps stressé. Puis, lorsqu’il passa devant moi, j’ai pu lire sur une pancarte placée à l’avant du bus sa destination, « Düsseldorf ». Une fois de plus donc, faux espoir. Mais, fatigué par tant d’attente et voyant tout le monde se diriger vers ce bus, l’idée me vint de voir avec le chauffeur la destination du bus. Et oh joie, il se rendait à Londres. J’avais donc en face 3/4 de moi, mon bus. Le bus ressemblant le plus à un bus scolaire. Je pouvais donc dire adieu à la TV, à la place pour les jambes et au wifi.
Passée la déconvenue, j’étais prêt pour les 5 heures de trajet annoncées. Mais c’était sans compter sur ce bon vieux Murphy. Car oui, à peine 45 minutes après le départ, nous avons bouchonné 30 minutes pour une raison inconnue. Il devait faire du stop, surement.
Et c’est à ce moment là que je les ai vus. Oui, je n’avais pas fait attention avant, mais ils étaient là depuis le début : les gants de conduite. Et soudain, tout était clair. Ryan Gosling était mon chauffeur.
Ni une ni deux, il a enclenché la première, a fait démarrer le bus sans trombe et s’est arrêté après 2 mètres. Pas de doute, c’était bien Ryan Gosling, le vrai, l’original de « Drive ». Pas celui de « Crazy Stupid Love » ou de « The place beyond the pines », sinon ça n’aurait aucun intérêt.
C’est donc en toute gaieté que je me suis laissé conduire à Calais pour prendre le Ferry. Et oui, le ferry ! Surpraïse modafocka (comme diraient certains) ! Pour une traversée de 2h. Bon, bonne nouvelle, je n’ai pas le mal de mer. Mais par contre, je n’ai jamais réussi à trouver ni la piscine, ni la salle de bal ni les danseuses de cabaret. Le staff devait être en congé. Je ne vois que ça. L’important, c’était que Ryan Gosling le chauffeur de bus pouvait enfin se reposer. Allez savoir ce qu’il faisait pendant ces 2h de traversée. Nul ne le saura jamais.
Welcome to England. Bienvenue à la petite Angleterre (Nelson Monfort, sors de ce corps !). De fil en aiguille, me voilà de l’autre côté de la Manche. Conduite à gauuuuuuche…toute ! Et Ryan reprit le volant, plus serein que jamais. De mon côté, je résistais au sommeil afin de ne pas sortir de ce rêve éveillé.
Et puis finalement, 9h après mon départ en retard de Lille Europe, Victoria station, terminus, tout le monde descend. Ryan le chauffeur a ouvert la soute à bagages, sans ses gants de conduite car après tout, il ne conduisait plus. Et c’est dans un fondu noir dû à mon manque de sommeil que je l’ai vu disparaître de ma vie, la musique en tête, ouhouuuuuuu driiiiiiiiiiiing, toum doum doum, toum doum doum, doum doum…