Rendons !
Rendons nous.
Rendons nous loin.
Loin derrière les mers.
Les mers turquoises et topazes.
Topazes telles les pierres résolument précieuses.
Précieuses et pourtant ni maîtrisées ni affranchies.
Franchies par les hommes, non affranchies des dieux.
Des dieux par trop ambitieux et sûrs d’eux.
Deux était leur nombre, père et mère de la Terre.
Terre et mers, indissociables mais pourtant discernables, vert Terre, bleues mers.
Mers topazes précieuses, liberté à conquérir, mains déjà sabrées, canons à armer.
Armés pour la guerre, l’opulence de la liberté, paré à tirer flibustiers !
Flibustiers, mousquets et mousquetons, sur les dieux rivons nos rejetons, nos gueules de dragons.
Dragons cracheurs de feu, d’obus et de rage, attaquons ces poltrons de dieux sauvages.
Sauvages et topazes, les mers ripostèrent, quant à la Terre, altière, enterrait, étouffait et ne jugeait point.
Point de cessez-le-feu à l’horizon, lutte acharnée pour la liberté d’un peuple opprimé.
Opprimé par un père Terre et une mère mers, deux univers pour une planète entière, un système binaire.
Binaire est la guerre, liberté ou prison, mort ou vie, victoire de la passion, défaite sans sursis, action libertaire.
Libertaire est ainsi l’homme, flibustier de sa vie, naviguant les mers comme, un dragon criant « tous aux abris abrutis »!
Abrutis par le bruit, ahuris par la vision d’une mère et d’un père, Terre et mers réunies, deux infinis.
Infini c’est qu’ainsi, sans fin ni sursis, la bataille de la vie n’a bien du sens que pour lui.