Étiquette : religion

  • Mes chaussures sont lassées

    Mes chaussures sont lassées

    Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un réel problème. Peu importe la provenance, peu importe la marque, ce problème persiste : tous mes lacets de chaussures se cassent. Ils ne se font pas la malle, non ! Ils se brisent et du coup ça me les brise.

    Pourquoi ?

    Vous vous souvenez, à un moment, dans notre jeunesse, on ne lassait pas ses chaussures. Parce que ça faisait plouc d’avoir deux grosses boucles blanches (ou d’une autre couleur) pendouiller de ses chaussures. Ça fait parfois toujours aussi débile mais maintenant, c’est nous qui le sommes moins. Parce qu’on a appris que si les chaussures ont des lacets, c’est pour une bonne raison. Alors pour ne pas se flinguer les pieds ou les chevilles, nous faisons gentiment nos lacets.

    Mais après plusieurs années d’abandon, les lacets seraient-ils en train de se rebeller ? Par leur cassage, ne me disent-ils pas : « Bah alors Barthélémy, on a cru qu’on pouvait se passer de nous pendant 3 ans et qu’on pouvait ensuite nous reprendre comme une vieille chaussette qu’on retrouve par miracle dans son sèche linge ? Ça ne fonctionne pas comme ça mon pote ! »

    Et alors, tels les kamikazes japonnais, tous, un par un, se suicident en se brisant entre mes doigts. Comme pour me prouver que ce n’est plus moi le chef, que j’ai perdu ce droit le jour où j’ai arrêté de lacer mes Globe et mes DVS. Mais ne comprenez-vous pas que c’était la mode ? Que je n’étais qu’un esclave privé de réflexion devant le style des années 2000 ? Ce n’est pas comme si j’avais eu mon mot à dire. C’était les lacets ou mon groupe. Et qu’aurais-je été sans mon groupe ? Un orphelin. Rien de plus !

    Que dois-je faire pour me repentir ? Que quelqu’un me vienne en aide. Lacet-man ! M’entends-tu ? Pourquoi fais-tu la sourde oreille ? N’as-tu donc pas le devoir de pardonner ?

    Ou alors…

    Scratchman ?

    Piiii papapalop papa palop pop piiii papa palop pop palop pop

    Non, pas toi !

    Scratchmaaaaaaaaan ? Je suis prêt à renier les lacets pour me convertir au scratchianisme ! Vient moi en aide, vient bouter les lacets hors de ma vie, tout comme Saint Patrick a chassé les serpents hors d’Irlande. Et d’ailleurs, à bien y regarder, les lacets ressemblent à des serpents ! Ce qui prouve bien que les lacets sont le mal.

    Sracthman, tu me connais. C’est moi, Barthélémy. J’avais même l’habitude de croiser mes scratch, en ton honneur.

    chaussure scratch croisés

    – Regarde moi dans le blanc des Sacro Saints Scratch jeune mortel. Me jures-tu fidélité ? Jures-tu de partir en scratchade pour le Scratch ? Contre ces infidèles qui m’ont oublié, qui m’ont parjuré en grandissant, en se décrétant meilleur que le Scratch. Mais le Scratch n’oublie pas. Non. Le Scratch n’oublie jamais. Vous avez appris par le Scratch, vous reviendrez Scratch. Ceux qui ne veulent pas scratcher seront jugés et Scrâtchiés ! Sert le Scratch et tu seras récompensé. Ton âme vivra à jamais à travers le Scratch tout puissant, le Scratch éternel. Le Scratch est bon et généreux pour ses fidèles. Le Scratch est miséricoscratch avec les siens. Mais je vous le dis en vérité, si vous ne redevenez comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des scratch. Scratch XVIII. Scratch m’en cinq jeune mortel !

    Oui, Maître. Je scratcherai la bonne parole.

    Photo de Christian Roßwag

  • Anormé plutôt qu’anormal

    Vous êtes vous déjà demandés si le rouge était bien du rouge ? Et pourquoi on appelait cela du rouge ? Au final, pourquoi le rouge ne serait pas du bleu ? Ou bien du blanc ?

    A quel moment s’est-on dit que la chose qu’on voyait serait du rouge ? On part du principe que le sang est rouge. Mais si au final, notre sang était vert ? Et si notre sang était vert, serions-nous alors aussi humain que nous le pensons ? Car dans beaucoup de choses (films, livres, séries etc.), le sang d’un extra-terrestre (être ne venant pas de la Terre) n’est pas rouge; et bien souvent vert.

    Ce qui est fascinant avec l’Homme, c’est qu’il pense qu’il est la norme, et que tout ce qui est donc différent de lui est anormal, voire inférieure. Selon Larousse, anormal est :

    • Contraire à l’ordre habituel des choses ; non conforme au modèle courant ; irrégulier, inhabituel. Ex : Température anormale.
    • Contraire à l’ordre juste des choses ; injuste surprenant. Ex : Il est anormal que nous n’ayons pas été augmentés.

    Cela revient donc à dire que ce qui n’est pas dans la norme n’est pas normal et est donc son contraire. Or, ce qui est tout de même étonnant quand on y pense, c’est que pour créer le contraire d’un mot, son antonyme, on utilise le préfixe « in- » et non le préfixe « a- » qui vient du grec et signifie « pas », « sans ». Alors, ne devrait-on pas utiliser le terme « innormal » ? Ou bien « innormé » pour être précis ? Et même, pour aller plus loin, ne devrait-on donc pas plutôt dire « anormé » ou « anormable » plutôt qu’anormal, afin de désigner quelqu’un qui n’est pas dans la norme ou qui la refuse ? Je n’invente rien, je rectifie la langue à l’aide de néologisme, bien que le terme « anormé » ait existé (circa 1770) et signifiait, à juste titre, au même terme qu’anormal : « qui est contre la règle commune ».

    (suite…)

  • Diatribe acerbe

    Je ne veux pas bouder le Bon Dieu ni Bouddha mais je ne vais pas arbitrer un ballet d’usurpateurs se renvoyant la baballe. Ce serait comme rester bouche-bée devant ma bouteille de tord-boyaux en attendant le miracle d’être beau. Non, plutôt la boire et devenir béa d’ivresse que d’espérer une bonne action, un miracle sortant d’un chapeau, tel le lapin blanc guidant les âmes perdues. Car oui, ces dieux buveurs d’âmes babysittent les biquettes que nous sommes. Les plus faibles sont embrigadées pour devenir leurs bienfaiteurs, bien incapables de penser par eux-mêmes. Et dans une logique d’abus tributaire, ces badauds sont béatifiés, embuant les binocles des autres déficients du bulbe, prêts à gober le moindre mensonge pour oublier leur obésité et leur excès de sébum quitte à devenir des zombies décérébrés.

    Après tout, autant se faire bouffer le cerveau car pendant ce temps, les bureaucrates et les politiciens de notre République, toujours pas décrédibilisés, pourtant sensibles à la bedaine de leur ego et vulnérables à la beauté des belles blondes habités d’un cerveau de tubercule, s’agglutinent aux portes des gambettes de ces bimbos. Les bourrages de crâne de ces bébés baragouinant, pleurant au moindre bobo me font vomir tripes et boyaux. Tels des clients d’une baraque à frites, nous faisons la queue pour écouter leurs baratins, assis sur des banquettes à déguster des buffets de banalités et de mensonges servant à engraisser notre bouée, tellement saturée de graisse qu’elle occulte notre cerveau. Pourquoi suivre ces brasseurs d’air à la foi et à la voix flexibles en fonction de billets; qu’ils soient verts ou de vote ?

    Quel choix de vie alambiqué pour les brebis égarées que nous sommes, à la recherche d’un père aux bras musclés, prêts à embrasser le biberon qu’il nous tend, sans chercher plus loin que le bout de la tétine. Peu importe qui tend la bouffe tant qu’on peut becqueter. Et peu importe la nature de cette bouffe tant qu’on peut la gober sans se poser de question. Pas de problème finalement, ouvrons la bouche et absorbons ses rejets de pensées, de doctrines pour ensuite les gerber telles quelles sur les belligérants.

    Les textes traduits de tablettes sorties tout droit d’une bibliothèque inconnue par des analphabètes bègues ou les paroles dithyrambiques de personnages burlesques désinhibés de toute moralité nous renvoient à la même chose, notre absence de raisonnement, d’opinions. Tout ce que nous faisons c’est baisser notre froc, faire voler le bas sans pour autant mettre en branle le haut. La bière et la bidoche, c’est bon pour le bidon. Mais Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Honoré de Balzac, Max Weber, Pierre Bourdieu, Gary Becker ou encore Albert Einstein et François Rabelais ne sont pas que pour les hurluberlus, mais aussi bien pour les Homos Hébétus que nous sommes.

  • Wololo*

    Je viens de regarder “Fallen”, “Le témoin du mal” en français, avec Denzel Washington. Le film où il est question de démon, de Dieu et de tout le tralala (je vous le conseille en passant). Ce qui m’amène à vous parler de religion.

    Voyez-vous, je ne suis pas ce qu’on peut qualifier de croyant. Et bien loin de moi l’idée de changer. Et pourtant, hébergé chez ma famille américaine, je me dois de me plier aux coutumes locales. Et le fait est que ma famille est pratiquante. Mais attention, les vrais pratiquants, pas ceux qui se disent chrétien mais qui ne font rien. Ces gens là vont à la messe tous les dimanche (tôt), les jours chrétiens comme Noël mais pratiquent également le Bénédicité. Et ça je peux vous dire que la première fois que c’est arrivé, j’étais plutôt perturbé. Je m’en souviens bien, j’avais mon énorme hot dog devant moi et les frites pas bien loin. Et là, juste avant que je ne saute sur ce festin, je vois les gens se prendre la main. Passer les premières secondes d’étonnement, le reboot de mon cerveau, je réfrène mes pulsions et me soumets à la majorité. Et apparemment, j’ai bien fait car j’ai appris que celui qui avait fait les courses, c’était Dieu. Bref, ce n’était que reculer pour mieux sauter sur la nourriture.

    Mais ce n’est pas tout ce que j’ai pu expérimenter. Afin de montrer à ma famille que je les respecte, j’ai accepté leur invitation à ce qu’on appelle ici “Christmas Eve”, qui se fête le 24 décembre, la veille de Noël. Pour cette occasion, tout le monde s’habille bien et se retrouve à la messe. J’apprends qu’on ne va pas à la même église qu’ils vont d’habitude parce que pour Christmas Eve, là-bas, il faut des tickets. Oui apparemment Dieu n’accepte pas tout le monde dans cette église, comme il le fait pour un concert de Madonna.

    Dans cette autre église, j’apprends alors que je vais y passer 2h. Dur. Mais heureusement, les américains n’ont pas la même version que nous du christianisme. Ici, la messe se transforme en musée de la technologie, vidéo projecteur, iPad et ingénieur du son. Mais c’est normal, car l’église accueille un groupe de rock chrétien. Et tout à coup, l’église se transforme en salle de concert où les gens peuvent en plus faire du karaoké car les paroles apparaissent projetées sur les murs. Et si on aime pas la chanson ou qu’on ne connait pas les paroles par coeur, on peut toujours regarder l’artiste qui peint sur scène. Ouf, sauvé. Et puis après X factor, le prêtre fait son one man show. Il nous parle du chihuahua de la colocataire de sa fille qui s’est sauvé et du clochard qui la fait payer pour le récupérer. Et quand il a fini de faire son Père Castor, on change de chaîne et on arrive devant Glee avec la chorale de l’église. Bon ok j’avoue que tout ça m’a sauvé car j’avais peur de devoir subir une messe traditionnelle. Mais savez-vous également ce qui m’a sauvé ? Une bougie. Parce que oui, allumer une bougie est capable d’effacer tous vos pêchés. Plutôt impressionnant. Pour mon prochain anniversaire, j’allumerai moi-même mes 24 bougies.

    * Wololo est tiré d’une des 3 phrases que les prêtres disent dans le célèbre jeu vidéo Age of Empire, premier du nom. Et si jamais quelqu’un répond à un de vos “wololo”, vous pouvez être sûr qu’il a joué à ce jeu. Je vous mets en cadeau une vidéo intitulé “wololo army”.

    http://www.youtube.com/watch?v=tSZRAlSLQsk