Après 10 minutes KO je me réveillais en ayant mal aux reins, beaucoup trop mal. Tout ça était l’œuvre du gorille victorieux de l’entrée. J’en prenais racine devant tant de souffrance. Tel l’homme que j’avais vu hier, une vraie figure de proue, stoïque. Sans voix, je n’avais pourtant à la bouche qu’un seul mot, lierre. Me remémorant alors la campagne, tout ce qu’il y a de plus beau, de l’air pur et des murs boisés. De l’eau jaillissait même de la fontaine sous le bruit émit par les crickets dans le champ de bruyère. Cette nouvelle atmosphère me transporta sur les flots, bercé par le clapotis de l’eau. Du mât, je pouvais apercevoir la mer immémoriale se dressant à l’horizon, à perte de vue. C’est alors que je vis des dauphins. Les animaux passant si près du bateau m’ont gratifié de quelques ricanements caractéristiques. Des rires qui m’amenèrent dans un nouveau décor, un zoo lassé par le temps où les enfants ne cessaient pourtant guère de s’émerveiller. Attraction du jour, un épagneul jouant sous l’ombre du gui triangulaire de ces arbres si particuliers pendant que son auguste maître nous conte une histoire. L’homme n’a plus de cheveux, sauf quelques épis roux sauvés on ne sait comment. Je tendis la joue, bercail de l’oreille, pour mieux entendre. Des histoires de vol terre à terre où l’oiseau prévaut sur l’homme. Selon lui, c’est l’inévitable évolution de notre espèce. A l’embouchure de la croisée des gènes, il ne faudra donc pas se tromper sous peine de se transformer en ver laineux ou de se voir pousser une queue noduleuse. Sur le dos, désarçonné, je me réveille pour de bon.
Voyage des écrivains
24 Mai
Cette entrée a été publiée le 24 mai 2013 à 10:20. Elle est classée dans Styles du vide et taguée écrivains, voyage.
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