Bien mal acquit ne profite jamais. Surtout quand c’est grâce au diable. Si Faust était une fable de la Fontaine, voilà quelle serait la morale. Mais revenons un peu en avant.
Diable et Dieu s’ennuient à mourir. Mais comme ils sont immortels, ils ne peuvent mourir et doivent donc trouver des occupations. Et quoi de mieux que de jouer avec des mortels quand l’ennui l’est lui aussi ?
Faust est, bien malgré lui, le pion sur l’échiquier invisible.
D’un côté, Dieu soutient que cet homme, qui se juge comme son égal, lui est dévoué. De l’autre Diable, sûr et certain qu’il pourra le faire chavirer du côté obscur.
Le docteur Faust est un homme intelligent et talentueux dans de nombreux domaines. Voulant être l’égal de dieu, il se lasse du commun des mortels et ne comprend pas pourquoi un homme de son rang ne peut s’élever plus haut. Alors déçu par un dieu dont il pense être rejeté et attiré par le diable dont il pense pouvoir se jouer, il accepte le marché suivant : le diable devient son serviteur et le sert jusqu’à ce qu’il meurt. Son âme reviendra ensuite au diable, comme un trophée de chasse dont il pourra se pavaner auprès de dieu.
Faust de Goethe n’a pas été une partie de plaisir ! On passe sur la dimension ésotérique qui n’est pas ma tasse de thé pour ensuite se prendre les pieds dans un langage soutenu de l’époque et donc des mœurs différentes.
Mais j’ai surtout fait l’erreur de lire cette pièce avec mon esprit d’homme du XXIème siècle. Pour moi, Faust ne pouvait que se déjouer du mal. Ça ne pouvait pas en être autrement. Nous sommes plus malin que le mal lui-même bon dieu ! Et bien non. Dommage Barthélémy, tu ne t’es pas mis dans la bonne époque. Ton référentiel n’est pas la référence, tu devrais le savoir !
Faust n’en est pas pour autant un mauvais ouvrage. Non, c’est un grand classique et il le mérite. Mais je regrette de ne pas l’avoir abordé dans de meilleures dispositions.
J’ai ouvert le chemin, vous en savez plus que moi à l’époque, à vous de jouer du coup !