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Les annales de la Compagnie Noire de Glen Cook

Après 4500 pages, je vous avoue qu’il y a tellement de choses à dire que je ne sais pas par où commencer. Je ne voudrais pas vous spoil et donc il serait préférable que je me contente seulement du résumé du premier tome de l’intégrale. Mais c’est tellement réducteur ! Dîtes-vous qu’il se passe environ 50 ans sur 4 tomes. Et vous vous doutez qu’en 50 ans, à suivre des mercenaires qui passent de missions en missions contre rémunération, il s’en passe des choses !

Nous suivons donc la Compagnie noire. La dernier compagnie franche du Kathovar. Ce qu’est le Kathovar, personne ne le sait. Même Toubib, l’annaliste de la Compagnie, l’homme en charge de tenir les annales, la vie de la Compagnie, ne le sait pas. Après des centaines d’années sur les routes, il y a bien longtemps que les premiers membres de la Compagnie sont morts et enterrés, dévorés par les vers. Mais l’annaliste garde leur mémoire, afin que personne ne soit oublié, de l’Empire à la plaine scintillante et au-delà.

Nous suivrons ces hommes au travers de leurs missions, dans leur plus cruelle tâche, l’élimination des ennemis de leur employeur. Et tant pis si l’employeur s’avère être détestable, sanguinaire et psychotique. La Compagnie noire honore toujours ses contrats. Sauf s’il est d’abord bafoué par l’employeur et dans ce cas, la vengeance est terrible et se consomme de suite si possible.

Le bien, le mal, pour la Compagnie, ces termes n’existent pas. Il n’y a que des bons ou des mauvais payeurs. De toute façon, chaque camp donnera toujours sa version des faits déformés d’une même histoire. Alors dans de telles situations, pourquoi s’attarder sur les raisons d’un conflit ? Tant qu’il y a des guerres, il y a du travail. Et tant qu’il y a du travail, les membres de la grande famille qu’est la Compagnie peuvent vivre. Et mourir.

À bien des égards, le cycle de la Compagnie noire est un pur chef d’œuvre. Dans ce cycle de fantasy, pas besoin de dragons, d’elfes ou de nains. La cruauté des Hommes suffit. La vie de la Compagnie est dépeinte crument, au gré de l’annaliste, de son humeur, de sa participation aux événements et donc de sa vie.

Ici la guerre est relatée de l’intérieure, avec ses joies et ses peines, par des soldats qui ne font que leur devoir, sans chercher à savoir s’ils œuvrent pour un monde meilleur. Et c’est ce qui participe à rendre cet ouvrage si puissant. Comme je le disais, il n’y a pas de bien, de mal, de héros ni de vilains, seulement des hommes vivant les atrocités de la guerre, que ce soit dans un camp ou dans l’autre. Pour la Compagnie Noire, il y a l’employeur et les autres.

J’ai pris une véritable claque. Si chaque intégrale retrace plus ou moins un pan de vie de la Compagnie, chacune nous laisse avec son lot de mystères, éclaircissant au fur et à mesure les précédents, mais nous laissant dans l’inconnu pour la suite. Le propre des annales rend le récit lacunaire, biaisé, humain. Chaque narrateur s’attardera sur des choses différentes, enjolivera ou non son récit. Et s’il manque des informations, la vie est ainsi faite, personne ne peut être à plusieurs endroits en même temps. En tout cas pas tout le monde.

Que s’est-il passé avant le premier tome ? Que se passe-t-il après le dernier ? La vie de la Compagnie. Depuis son arrivée du Kathovar, elle trace son histoire, façonne et parcoure le monde au gré de ses missions.

Cette entrée a été publiée le 26 juillet 2020 à 13:29. Elle est classée dans Chronique littéraire et taguée , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Suivre les commentaires de cet article par RSS.

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