Étiquette : Chronique Littéraire

  • Debout les morts de Fred Vargas

    Debout les morts de Fred Vargas

    Debout les morts VargasQuand Sophia Siméonédis, ancienne cantatrice, découvre un matin dans son jardin un arbre qui n’y était pas la veille, elle imagine de suite le pire. L’œuvre d’un fan un peu trop entiché ? De son ancien amant grecque ?

    Une chose est sûre, si c’est dans un vieux pot qu’on fait la meilleure confiture, tout le monde sait que c’est dans un vieux corps qu’on fait le meilleurs arbre.

    Hors de question pour elle de laisser ce mystère flotter au dessus de sa tranquille vie d’artiste retraitée.

    Les trois jeunes qui viennent juste de s’installer dans la maison en ruine en face de chez elle semblent assez dans la merde pour ne pas cracher sur quelques travaux manuels bien rémunérés. Depuis plusieurs jours qu’elle les observe, elle commence à bien connaître Marc, Matthias et Lucien ainsi que cet étrange personnage qui semble vivre dans les combles.

    Après tout, il ne s’agit que de creuser sous un arbre. Et ils semblent vraiment être dans la merde. En revanche, si l’arbre a vraiment été planté pour dissimuler un corps, c’est une autre paire de manches. Mais c’est pour cette raison qu’ils seront grassement rémunérés. Et rien n’est encore fait. Il s’agira d’étudier la situation sur le tas.

    tyler-lastovich-327680-unsplash

    Aparté

    Alors, je dois me confesser. Je ne savais pas que Fred Vargas était en fait une femme ! Mais oui ! Ça ne change rien mais ça m’a surpris. C’est vraiment hyper classe un pseudonyme d’un autre sexe.

    Fin de l’aparté

    Autre chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout, le bouquin en général !

    Vous commencez à me connaître, surtout si vous avez lu ma chronique sur Kabukicho de Dominique Sylvain, les polars et thrillers, j’aime, mais à petite dose. Mais là, l’humour, les caractères de nos trois historiens enquêteurs, j’ai beaucoup aimé !

    Qui un jour s’est dit qu’il allait découper une maison en fonction des périodes historiques ? Fred Vargas pardi ! Préhistoire au premier, médiéval au second et contemporain au troisième. Logique imparable ! Et un chasseur cueillir qui aime être nu en sandales ?  Fred Vargas ! Rien de plus logique d’ailleurs !

    Debout les morts est un roman vraiment drôle qui pourtant n’oublie pas de tenir en haleine et de nous lancer des pistes sous le nez pour tâter nos réactions, goûter notre logique, sans pour autant trop nous en dévoiler. Et oui, polar oblige, attendez les 10 dernières pages pour le bouquet final, comme pour un bon feu d’artifice !

    J’ai quasiment lu l’entièreté de l’oeuvre dans mon avion pour Nice cet été, j’ai dû me freiner car je n’avais pas emporté d’autres livres. Ça a été dur, croyez moi !

    C’est un roman frais, sans prise de tête, qui se déguste comme un bon smoothie en plein été. On est en automne ? Ça fonctionne quand même ! Si vous voulez lire un smoothie, lisez Debout les morts de Fred Vargas.

  • Kabukicho de Dominique Sylvain

    Kabukicho de Dominique Sylvain

    Kabukicho SylvainKabukicho, ce quartier aux faux semblants, aux sourires mensongers, ce quartier criard aux néons tapageurs, racoleurs, ce quartier où Tokyo se réunit, avide de soumission et d’éloges, ce quartier copiant Roppongi comme le cousin bizarre de la famille que tout le monde oubli, se rappelant à tous dans les pires moments et qui pourtant, parfois, en de rares occasions, contient une pépite à l’état brut ou raffinée.

    Kate Sanders en était une. Dès son arrivée à Kabukicho elle avait réussi à creuser son trou, à se faire une place au Club Gaïa, petite protégée de Mama San, la patronne. Et c’est pourtant dans un autre trou qu’elle sera retrouvée, morte, enterrée vive, dans le parc Chiba. Là où un mois plus tôt elle avait pique niqué avec Yodai.

    Lui aussi en est une. Arrivée à Tokyo pour cherché sa mère, Kabukicho l’a recueilli et l’a éduqué comme son fils. Devenu l’hôte le plus prisé de son propre club, le Café Château, il gagne dorénavant sa vie à mentir et à sourire, mais surtout à se mentir à soi-même.

    Mais de mensonge il n’y a pas la place dans l’enquête de la police. L’inspecteur Yamada est bien décidé à résoudre cette enquête, sa première vraie enquête depuis son retour au sein de la police après son coma. Pour élucider le mystère de Kate Sanders, il va devoir se plonger dans sa vie d’hôtesse, découvrir son histoire.

    L’histoire de Marie ressemble à celle de Kate, une gaijin qui débarque à Tokyo et qui termine elle aussi à Kabuchiko, à vendre son sourire et ses compliments.

    Véritable lieu de perdition, Kabukicho au mille néons réserve de nombreuses surprises par-delà les mensonges. Encore faut-il réussir à déterrer le vrai du faux.

    steven-roe-1076649-unsplash

    Après La voie du sabre, il s’agit donc de mon deuxième roman se déroulant au Japon, ce pays qui subjugue l’Occident et qui recèle une part d’ombre en plus de son passé glorieux.

    Vous me connaissez, j’aime à petite dose les polars thriller. Oui, j’ai aimé Kabukicho, oui j’ai trouvé le coupable avant le dénouement et oui, une fois de plus, à la fin de ma lecture je me suis dit : « Qu’a ce roman de plus que les autres ? ».

    Le jour de ma fin de lecture, le matin même, il me restait à peine vingt pages lorsque j’ai dû m’arrêter car arrivé au boulot. Il me manquait l’explication, le pourquoi ! Je trépignais de le connaître, d’apprendre la psychologie du personnage qui l’a amené là où il est. Et pourtant, un fois le livre refermé, partageant ma surprise avec Cynthia sur une chose, je restais avec cette gêne.

    Oui, le roman est sympa et qui plus est rapide à lire et assez inattendu, jusqu’au moment où tous les pions mis en place révèlent la vérité avant que l’auteur ne le fasse. Mais finalement, on finit par s’attendre à cet inattendu, puisque habitué aux polars, aux thrillers et à tous ces livre à suspens. On se dit « A quoi je ne m’attends pas du tout ? À cette chose précise. Ok. Donc il y a de grandes choses pour que cette chose soit la clé du mystère ». C’est triste, mais on tomberait presque dans cette caricature qu’est le film Un cadavre au dessert.

    Alors non, je ne critique pas tant le roman, je vous l’ai dit, j’ai bien aimé. Mais je crois que je commence à me poser trop de question quand je lis un polar. Je devrais les aborder comme ma mère, en lire un puis passer à autre chose sans trop chercher. Je salue bien bas tous ces passionnés de thrillers et autres polars, vous avez du courage !

    Finalement, si vous voulez vous détendre, Kabukicho de Dominique Sylvain vous conviendra parfaitement. Il se lit bien et une fois plongé dedans, on veut découvrir ce qu’il s’est passé. Savoir pourquoi Kate s’est faite enterrée vivante. Là-dessus, le roman est une réussite. Mais j’attends toujours ce roman policier qui ne me laissera pas un goût de déjà vu une fois la lecture terminée, qui me retournera le crâne.

    Pour une lecture détente, ok ! Si, comme moi, vous souhaitez plus, optez pour un autre roman.

    PS : j’ai pas mal été perturbé par la couverture qui me rappelait grandement le détective L du manga Death Note. Et non, je ne parlerai pas de ce « film » de Netflix Death Note. Il y a des sujets tabous.

    L death note

  • La voie du sabre de Thomas Day

    La voie du sabre de Thomas Day

    la voie du sabre thomas dayDans l’empire de l’Empereur-Dragon Tokugawa Oshone, de nombreux seigneurs se partagent les territoires, sur lesquels ils règnent en maître, bon ou tyran.

    L’un d’eux, le Seigneur Nakamura Ito, se différencie par sa cruauté et le respect qu’il a su hériter par la crainte et par ses exploits guerriers. Son but est très simple, agrandir son pouvoir et ainsi son royaume. Pour ce faire, le meilleur moyen est encore d’enfanter l’Impératrice-Dragon, la fille de l’Empereur-Dragon. Mais le manque d’encre Shô l’empêche de parvenir à ses fins.

    Une aubaine s’offre un jour à lui, en la personne d’un Ronin à l’aspect de clochard dont la puanteur n’est supplantée que par son habileté à manier le katana. Cet étrange personnage, du nom de Miyamoto Musashi, se voit confier la lourde tâche d’entraîner le fils du Seigneur, Mikédi, dans la Voie du Sabre, la seule qui lui permettrait de prouver sa valeur et de mériter le droit de faire un enfant à l’Impératrice-Dragon.

    Pour assouvir le souhait de son père, Mikédi , alors âgé de douze ans, part sur la route d’Edo, empruntant non pas les routes mais la Voie du Sabre.

    Très court roman de moins de 300 pages, l’œuvre de Thomas Day se déguste d’une traite. Non seulement parce que courte, mais surtout parce qu’entraînante. L’histoire du maître et du disciple est ponctuée par plusieurs légendes venant étayer le récit. Légendes qui nous plongent d’autant plus dans l’univers et dans la narration de manière habile, pour permettre au Japon de Thomas Day de se substituer au Japon que nous avons en tête.

    Le caractère stricte et épuré du pays, mélangé au fantastique, nous plonge dans un univers onirique dont on ne peut douter de l’existence, où lézards géants côtoient mages et où poissons des mers accueillent des cités îles, pendant qu’un Empereur-Dragon fait la pluie et le beau temps sur ses seigneurs et donc par leur intermédiaire sur son peuple.

    Chaque exercice de Mikédi nous fait grandir avec lui et malgré les ellipses de parfois plusieurs années, le fil du récit n’est jamais interrompu par des retours en arrière ou des réflexions de la part du lecteur. Chapeau bas pour cette prouesse !

    jeremy-goldberg-688934-unsplash

    Je désirais lire un roman court après les 200000 pages de La Guerre et la Paix, pour me vider la tête. Et je dois vous avouer, La voie du sabre de Thomas Day n’a pas fait long feu. Quand on sait qu’un roman est court, on ne veut vraiment pas s’arrêter car on se sait proche de la fin. Et plus j’avançais dans le roman, plus je me demandais comment l’auteur avait réussi à caler autant d’histoires dans si peu de pages. Et j’en redemandais !

    Mais vous savez, aussi étrange que cela puisse paraître, après le dernier mot du roman, je fus rassasié. Il n’y avait ni trop, ni trop peu. L’auteur a réussi à trouver la quantité parfaite à proposer pour que le lecteur puisse digérer proprement son œuvre, en laissant un goût succulent en bouche. Plus de choses et l’ouvrage en aurait été alourdi, moins fluide, contraire à la philosophie de Miyamoto Musashi, pour qui parler n’est pas nécessaire, les actes faisant preuve de l’homme.

    Maintenant, c’est à vous de lancer sur la voie du sabre. Mais attention à ne pas vous perdre en chemin, car en moins de 200 pages s’écoulera des années qui mettront vos nerfs, vos muscles et votre cœur à rude épreuve.

    Mais au fait, pourquoi faites-vous ça ? Pour qui ?

  • La Guerre et la Paix de Tolstoï

    La Guerre et la Paix de Tolstoï

    La guerre et la paix 1 Tolstoi

    Nous sommes dans l’Europe du début du XIXè siècle. La France de Napoléon enchaîne les victoires et les conquêtes. Le dévolu de l’Empereur se jette sur la Russie, identifiée alors comme allier de l’Angleterre.

    Bientôt l’armée de l’Empire de France va marcher sur la Russie et ses alliés, dans une conquête inarrêtable.

    Mais la noblesse n’en a que faire, pour qui tout cela appartient à un futur lointain. L’armé rouge, forte, disciplinée, imbattable, empêchera l’avancée de Buonaparte, par le sang de leurs braves s’il le faut. Vaincue, incapable d’atteindre Moscou et Saint Pétersbourg, l’armée française n’aura pour seul but que de retourner en France, désemparée, perdue et anéantie.

    Alors les repas, les bals, les danses et les rires se prolongent, insouciants. La vie suit son cours comme il se doit, aussi sûr que l’eau coule d’amont en aval.

    Les Rostov, les Bézoukhov et les Bolkonsky en font partie. Qui doit être auprès de son père mourant, qui profite simplement de la vie, l’insouciance aux lèvres et l’amour au cœur, qui, sinon, doit élever son fils. Mais même lointaine, la guerre a de ça qu’elle réussit à faire parler d’elle, réveillant le dédain ou le patriotisme et en chacun un désir propre, qui cherche la gloire, qui la fortune, la renommée ou l’adrénaline.

    La guerre et la paix 2 Tolstoi

    Mais même les plus braves doivent à un moment se rendre compte que l’amour d’un empereur ne fait pas tout. Qu’une stratégie de guerre ne peut pas toujours être suivie à la lettre. Que chaque régiment, chaque responsable, chaque homme, à son libre arbitre. Et que c’est ce dernier, qui influera sur la guerre, dans la victoire ou dans la défaite. Et il faut parfois beaucoup de sacrifice pour s’en rendre compte. Si on s’en rend compte.

    Je me devais de lire ce diptyque. La Guerre et la Paix est un tel classique que passer à côté aurait été un affront. Donc je m’y suis lancé avec joie. Et puis…j’ai vite déchanté. Je me suis, dès le début, heurté à la préface. La loooooongue préface. Elle est très intéressante, c’est sûr. Mais parfois, il faut bien l’avouer, la préface plombe le moral et casse le rythme dans lequel on se met quand on veut lire un tel ouvrage. Mais ça, c’est parce que je n’étais pas prêt. Et je pense qu’on peut difficilement se préparer à lire Tolstoï.

    A l’heure où j’écris ces lignes, je suis à tête reposée, le roman achevé, sachant ce qu’il m’attendait puisque le livre terminé. J’avais lu Dostoïevski, je pensais savoir à peu près vers quoi je me lançais. Grave erreur. Rien ne m’avait préparé à plonger autant dans l’assoupissement au bout d’une page sur la vie de la famille Rostov, à ne pas comprendre les différents surnoms qui, pour un novice, n’ont rien à voir avec le prénom. Je n’étais pas non plus près à lire des descriptions de guerre si réalistes que je me croyais dans cette campagne russe, à subir les assauts de l’armée de Napoléon.

    Battle_of_Smolensk
    Bataille de Smolensk 17 août 1812, par Jean-Charles Langlois

    Et oui, je m’y croyais. Car Tolstoï raconte la guerre comme une entité vivante, un être doué de conscience, une entité grouillante de vie de soldats comme leur corps sans vie grouillent de vers et de larves. Et il n’hésite pas, quand il en a le besoin, d’expliquer les faits selon sa propre théorie, comme quoi les issus d’une guerre, le devenir d’une cohorte humaine, n’est pas décidée par un homme ou par un conseil de guerre. Le devenir d’une cohorte d’hommes est décidé par chaque individu se perdant dans cette cohorte, ne faisant plus qu’un au profit de cet être doué de conscience. Et quand l’armée russe affronte l’armée française, nous n’avons pas affaire à des milliers d’hommes contre d’autres milliers d’hommes, nous avons affaire à deux entités douées de conscience.

    Et dit comme ça, ça peut paraître pompeux. Et ça le sera ! Parce qu’au bout d’un moment, à force de le lire et de le relire, vous en aurez marre. Moi, j’en ai eu marre. L’idée est très intéressante. Chacune de ses explications est claire et semble logique. Mais, je pense spécifiquement à la fin, quand on vient de lire 1200 pages, on a difficilement envie de lire 100 pages de thèse sur pourquoi l’art de la guerre n’existe pas et pourquoi les historiens se trompent.

    Tolstoï, si tu me lis, j’ai pris un très grand plaisir à lire La Guerre et la Paix. Sincèrement. Mais la prochaine fois, fait une thèse. Orale. Vu comme tu écris, je suis sûr que tu as été un grand orateur.

    Napoleons_retreat_from_moscow
    Napoléon faisant retraite depuis Moscou, par Adolphe Northen

    Pour finir, je dois vous mettre en garde. Les Rostov, les Bézoukhov et autres Bolkonsky n’existent pas. Je sais, vous aurez envie du contraire. Vous serez tellement attachés à eux qu’ils auront forcément existé. Je suis passé par là. Durant ma lecture de ces deux tomes, je n’ai cessé de me dire que ce que je lisais, c’était ce qu’il s’était réellement passé. Que je lisais un livre sur la campagne napoléonienne. Mais non. Bien que véridique sur de très nombreux tableaux, l’oeuvre de Tolstoï n’en reste pas moins fictive. Croyez-moi, c’est mieux de le garder en tête.

    Alors au début du récit, j’en ai chié. Vraiment. Jamais un train Paris/Lille ne m’a semblé si long ! Mais une fois qu’on est dedans, dans cette narration vivante, on a qu’une envie, ouvrir un livre d’histoire et en savoir plus sur la campagne de Russie.

    Lisez La Guerre et la Paix de Tolstoï, ça vaut le détour. Mais préparez-vous.

  • Le manuscrit perdu de Jane Austen de Syrie James

    Le manuscrit perdu de Jane Austen de Syrie James

    Manuscrit héroïne

    Bon.

    Là, je vous avoue, ça va être compliqué.

    Très concrètement, je n’ai aucune idée de pourquoi j’ai acheté ce bouquin. Si, je pense que c’est parce que j’avais beaucoup aimé Orgueil et préjugés de Jane Austen. Mais alors là rien à voir !

    La quatrième de couv’ a clairement tenté de m’avertir avant que je n’attaque le bouquin. J’aurais dû prendre la phrase plus au sérieux.

     

    Samantha, une américaine en voyage en Angleterre, achète un recueil de poésie britannique du XVIIIème siècle, dans une librairie d’occasion d’Oxford. Et là, que ne fut son étonnement quand, dans le recueil, elle trouve une lettre anonyme, datée de 1816 et adressée à Cassandra.

    Manuscrit perdu de Jane Austen Syrie James

    Mais attendez, ce n’est pas le plus fou ! Car ce que vous ne savez pas (mais que je vous dis), c’est qu’avant la mort de sa mère, Samantha effectuait une thèse sur Jane Austen. Malheureusement, son égoïste de mère est morte et notre pauvre Samantha a donc dû rentrer aux USA (heureusement que le médecin de feu sa mère était là pour la consoler). Et forte de son savoir, elle put de suite authentifier l’auteure de la lettre : Jane Austen en personne ! Mais quelle coïncidence !

    Attendez encore un peu, le plus fou arrive ! Encore plus formidable, il est question dans cette lettre d’un écrit perdu à Greenbriar. Comme par hasard, pas très loin de sa position actuelle ! Mais quelle chance ! Elle devrait se demander ce que fait son copain médecin pour avoir autant de veine.

    Vous vous doutez donc que malgré quelques hésitations, elle ne put résister à l’envie d’aller rencontrer le propriétaire de cette fameuse demeure.

    Le plus bizarre dans ce roman, c’est que la découverte du manuscrit perdu ne prend qu’une dizaine de pages. Et oui ! Car 90% du roman est en fait le manuscrit perdu en lui-même. BOOM ! Vous ne vous y attendiez pas je suis sûr ! Moi non plus…

    Mais ça ne prend pas. Tellement pas ! Premièrement, la narration est faite, hors manuscrit, par Samantha. Sam, pour les intimes. Bien qu’âgée d’une trentaine d’année, elle parle comme une ado de 15 ans. Ça fait de la peine à lire. Et un peu peur pour la suite de la lecture.

    Et j’ai bien fait d’avoir eu peur…

    Manuscrit écriture

    La lettre est supposément écrite en 1816 ! Par Jane Austen ! Ça ne choque que moi bon dieu ? Ce serait moins ridicule de lire « Pui papa è mor é c 2venu karémen 1pocibl » sur un sms de ma nièce de 8 ans qui n’a pas encore de téléphone.

    Mais, surtout, pourquoi écrire un roman dans lequel on fait passer son écrit pour un roman de Jane Austen ? Madame James, vous avez quelque chose à prouver ? Je ne comprends vraiment pas. Quand on aime un auteur, on peut lui rendre hommage de bien des manières. Pourquoi comme ça ? Pourquoi écrire un texte et dire que c’est du Jane Austen ? Surtout quand ça ne sonne pas vraiment comme tel et que ça porte plus préjudice qu’autre chose.

    Je n’ai beau avoir lu qu’un roman de Jane Austen, j’ai directement senti que tout était pompé, en moins bien. L’excuse donnée, ce manuscrit est ce qui a inspiré plusieurs personnages et intrigues des romans suivants. Mais nous savons que ce n’est pas vrai ! Si ça ressemble, c’est parce que c’est inspiré de tous les romans d’Austen. Pas l’inverse ! Alors oui à des moments je me suis un peu laissé prendre au jeu. Mais bon dieu que c’est téléphoné ! Allo ? Oui ? Ok, ça va se passer comme ça.

    Et je ne parle même pas des passages hors manuscrit. Eux sont tout bonnement, honnêtement, bidon. Et encore plus téléphonés que le reste. Allo ? Oui ? Non s’il-vous-plait, pas pire…

    J’ai eu l’impression de lire du Twilight pour des pré-pubères. Du Twilight quoi.

    Et là j’ai compris pourquoi en terminant le bouquin.

    Manuscrit Dracula

    Est-on obligés de servir de telles soupes aux adolescentes ? Surtout qu’après avoir autant massacré Jane Austen, elle s’attaque à Bram Stoker ! Gare à toi Mary Shelley !

    Tout espoir est mort.

  • Le palimpseste d’Archimède de Eliette Abécassis

    Le palimpseste d’Archimède de Eliette Abécassis

    J’avais acheté ce livre pour Cynthia à l’occasion de son anniversaire (ou de noël mais là n’est pas la question) car elle voulait le lire. Et oui, en général, on préfère acheter un cadeau qui fait plaisir. C’est souvent mieux. Sauf si c’est un cadeau intéressé. Mais là il faut se poser des questions sur la personne qui nous fait ce type de cadeau.

    Palimpseste d'Archimède Eliette AbécassisRevenons-en au Palimpseste d’Archimède.

    Jouer à Dieu est le jeu préféré des élèves de Normale Sup à Paris, rue d’Ulm. Mais il semblerait que quelqu’un est allé bien plus loin qu’un simple jeu lorsque l’un des enseignants de l’école, le professeur Sorias, est retrouvé mort, au pied de l’Obélisque, place de la Concorde.

    Le cadavre, atrocement mutilé, donne pourtant l’impression d’avoir subi un rituel bien précis, dont la complexité rime avec l’atrocité.

    La police se retrouve obligée de demander de l’aide au professeur Elsa Mareek, éminente philosophe passionnée par la Grèce antique, assistée de son meilleur élève en qui elle voit son disciple, Joachim.

    Un meurtre n’est jamais anodin. Pour la police, il est surement l’œuvre d’un psychopathe.

    Pi
    Oui oui, le rouge fait référence à du sang.

    Pour nos deux normaliens, le professeur Solias n’a pas été choisi au hasard. En cause, l’épicentre de son travail, l’épiphanie qu’il cherchait, cette recherche presque spirituelle qu’il menait sur le chiffre pi.

    Ni tout à fait 3, ni complètement 4, pi semble être le plus grand mystère que le monde ait connu. Si pour nous, simples mortels, il revêt 3,14 et des poussières, il en est bien autrement pour d’autres, puisque ses décimales ne sont pas encore toutes révélées au grand jour. Peut-être pour une bonne raison.

    Eliette Abécassis nous emmène dans un univers à la fois simple (thriller) et à la fois teeeeeellement complexe ! En toute honnêteté, j’ai dû m’accrocher pour lire l’ouvrage. De prime abord, il parlera plus facilement aux lecteurs adeptes du milieu thésard et de la recherche. Si en plus, vous êtes philosophe (comme l’auteur) et mathématicien, n’attendez plus, ce roman sera un bijou pour vous !

    C’est très rare que ça m’arrive, mais je me suis senti dépassé. Cet ouvrage est un vrai traité philosophique qui va bien au-delà du simple thriller. Les meurtres (oui il y en a plusieurs) sont presque secondaires.

    Eliette, abreuvez-moi de votre savoir s’il-vous-plait. Expliquez-moi où, dans cet ouvrage, la réalité à laissé place à la fiction. J’ai le cerveau retourné. Je tiens à rappeler que pour moi, la philo, c’est « oui, non, peut-être » (terminale S RPZ).

    En tout cas, le palimpseste d’Archimède est très intéressant à lire. C’est un moyen assez ludique de s’introduire à plusieurs courants philosophiques et également théories mathématiques.

    Je sais donc je suis ? Mais là je ne sais plus rien. Mais si je sais que je ne sais plus rien, je sais. Et donc je suis. Mais qui suis-je ? Ce serait réducteur de ma part de continuer car mon intelligence philosophique n’atteint pas le quart du tiers de trois pomme à genoux d’Eliette Abécassis.

    Si vous voulez vous faire une entorse du cerveau, allez-y, lisez le bouquin. Si vous êtes plutôt passif dans votre lecture, je vous le déconseille. Pareil, si vous avez l’habitude de faire autre chose en même temps que lire, ce n’est pas la peine. Le palimpseste d’Archimède est manichéen, soit on le lit à 100%, soit on ne le lit pas.

    Pour aller plus loin sur le nombre pi (merci Mickaël Launey).

    Je ne sais pas si c’est plus clair pour vous mais c’est assez impressionnant quand on y pense. On se croirait un peu dans le nombre 23 de Joel Schumacher avec Jim Carrey, que je vous recommande chaudement d’ailleurs.

    Photo de Annie Spratt (C’est drôle non ?)