Étiquette : Chronique Littéraire

  • La route par Cormac Mc Carthy

    La Route Cormac Mc Carthy

    Sur la route, alors oui il y a eu des doutes et de l’aventure Black M, mais il y a surtout un homme et son fils.

    Un homme et son fils, unis par un lien encore plus sacré que le lien qui unit un père et son enfant.

    Leur objectif : atteindre le sud, plus clément. À priori.

    Seulement, lorsque le ciel relâche presque en permanence des cendres noires, que les routes sont partiellement infestées par des cannibales et que les seuls biens de notre duo se résument au fatra contenu dans un caddie, la survie est un doux euphémisme.

    Mais quand on est les gentils, même si la faim et la maladie tenaillent, il faut tenir. Coûte que coûte. Parce que tout vient à point à qui sait attendre.

    La route est un livre magnifique. Chaque page transpire d’émotion. Cormac Mc Carthy a réussi à créer un roman hypnotisant dont il est difficile de s’écarter. L’oeuvre est entièrement construite sur la relation entre le père et le fils, malgré les courts dialogues.

    Courts dialogues, certes, mais intenses. Alors qu’importe la rareté puisqu’elle procure la richesse.

    Donc, au cas où vous n’auriez pas encore compris, je ferai concit comme les dialogues : lisez ce livre. Point !

  • Paris est une fête par Ernest Hemingway

    Paris est une fête Ernest Hemingway

    Vous savez, il y a des moments de vie que l’on croirait fictions et ces fictions que l’on croirait moment de vie.

    Paris est une fête en est le parfait exemple. Hemingway le dit lui-même dans ses fragments, ses brouillons d’introduction.

    Fiction, en effet. Car après des décennies, qui peut se targuer de se remémorer au mot près les dialogues, au regard près les œillades ?

    Mais qui s’en soucie ? Le but n’est pas de savoir ce qui est vrai ou ce qui est faux. Nous ne sommes pas dans le nom de la rose d’Umberto Eco. Ici (c’est Paris !), il faut savoir apprécier le Paris du début XXème siècle, le Paris où même les pauvres profitent, voyagent, skient, parient. Comme le chante Aznavour, « la bohème, ça voulait dire, on est heureux ».

    J’ai voulu acheter ce livre, comme nombre d’entre nous, après les attentats de Paris, grâce à cette femme, Danielle.

    Alors merci à elle pour cette découverte. Aucun livre ne m’a plus donné envie d’écrire que Paris est une fête.

    Je finirerai par dire que la vie est une fête. Pas besoin d’être à Paris. Profitez.

    Profitez.

  • Le nom de la rose par Umberto Eco

    Le nom de la rose Umberto Eco

    Guillaume de Baskerville. Adso de Melk.

    J’ai presque envie de ne pas vous en dire plus car tout le monde doit ou devrait connaître ce roman, d’autant plus qu’il a été adapté au cinéma avec Sean Connery.

    Et du coup, voilà, je ne vais pas vous en dire plus ! Mouahahaha.

    Bon, je ne suis pas si diabolique que ça (pour un livre sur la religion, cette phrase est marrante [premier indice]).

    Je vais vous donner des mots clés (tout plein d’autres indices):

    • franciscains
    • morts
    • pape
    • bibliothèque
    • herboriste
    • abbé

    C’est déjà pas mal pour vous donner un aperçu du bouquin.

    Ensuite, pour vous donner un second aperçu du roman, vous trouverez ci-dessous une huile sur toile de Henri-Victor Lesur intitulée Les moines copistes (vue au musée de la piscine de Roubaix) :

    moines-copistesJe pense que vous avez désormais tous les éléments pour appréhender ce roman énigmatique auquel j’ai essayé de rendre hommage avec ce modeste article.

    Vous l’avez surement deviné, je suis fan de cet ouvrage. Malgré sa complexité de lecture, les nombreuses digressions d’Umberto Eco sur la contextualisation, c’est un grand classique !

    Je n’ai rien à dire de plus. A lire absolument !

     

  • Dieu est un pote à moi de Cyril Massorotto

    Dieu est un pote à moi

    Dieu, avant une majuscule. Pas une minuscule, non. Dieu, personnifié. Alors pourquoi Dieu l’a invoqué lui ? Pourquoi lui plutôt qu’un autre ? En quoi est-il différent ? Un jour, Dieu se serait réveillé et aurait en lancé un dé à 7 432 739 234 de faces et serait tombé sur lui ? Le hasard fait bien les choses, c’est ça ?

    Finalement, sans l’intervention de Dieu, sa vie n’aurait pas du tout été la même. Si ? Tout ça aurait quand même eu lieu ? Vous en êtes sûrs et certains ?
    Ce qui voudrait dire que l’on a beau avoir Dieu comme ami, cela ne change rien ? Hein heiiiiiiin… Intéressant !
    Ce livre est magnifique. A tel point qu’il est extrêmement dur d’en parler sans aborder certains passages du livre. L’œuvre est à la fois drôle, touchante et déchirante. Même s’il faut plusieurs minutes pour se faire au style d’écriture, il ne faut que quelques heures pour lire le livre. Et pourtant, en si peu de temps, il ne vous laissera pas indifférent. Un peu comme si vous aviez été touché par la grâce de Dieu. Non, là je vais surement trop loin.
    Sans dresser un portrait religieux de Dieu, Cyril Massarotto le décrit comme un ami fidèle, dont il arrive de ne plus avoir de nouvelle, même parfois en cas de besoin, puis qui un jour revient parce qu’il ne pouvait en être autrement.
    Dieu est un pote à moi n’est pas un feel good book. On ne sent pas toujours bien lors de la lecture, nous passons par toutes les émotions. Il nous arrive même d’éprouver parfois de la haine. Mais à la fin, c’est à vous, lecteur, de décider ce que vous voulez retenir du livre.
    Personnellement, à la fin, je suis resté sur ma fin (oui, je suis toujours aussi drôle). Pas parce qu’il manquait quelque chose dans le récit, mais parce qu’il allait me manquer quelque chose ensuite. Je me suis senti mal, vide, avec un seul mot en tête : pourquoi; et ce vague sentiment d’incompréhension : un narrateur dont on ne connait pas le nom, une vie ni bonne ni mauvaise, une vie tout simplement, avec son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles. Cette personne, ça pourrait être vous comme ça pourrait être moi. D’ailleurs, le croirait-on si un jour quelqu’un nous disait : « Dieu est un pote à moi » ?