Étiquette : train

  • London trolling (Londres partie 1)

    Fin octobre début novembre nous sommes allés avec Cynthia et un couple d’amis à Londres pour célébrer Halloween comme il se doit, au pays du fish & chips, du chat noir et d’Harry Potter (toutou toutou tou tou touuu touuuuuuuuuuu).

    Couple sans le sous, notre périple londonien commençait en bus avec 5h30 de trajet. Nous avions vu pire. Et 100€ A/R pour deux, ça valait bien quelques heures de bus. Tablette chargée, sucreries empaquetées, bouquins dans le sac, nous étions prêts à parer à toutes éventualités. Armés de nos passeports, le monde s’ouvrait à nous, en commençant par les portes du bus et de sa soute et les bras de nos 70 comparses.

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    Les places 60 et 61 se présentaient sagement à nous, propres, vides, prêtes à nous recevoir. Impec paupiette ! Et comme dirait un célèbre plombier italien créé par des japonais et bredouillant de l’anglais : Let’seuh go ! Londres nous appelait et en coeur, nous lui répondions !

    Comme chaque voyage à Londres, nous devions traverser la Manche. C’était inéluctable. Je sais, c’est long, ça peut être chiant, mais c’est comme ça. Je vous ai même fait un schéma explicatif sur pourquoi on ne peut pas esquiver la Manche. Enfin si, on peut. Si on ne veut pas aller au Royaume-Uni ou en Irlande, c’est tout.

    Lille Londres

    Et comme nous prenions le bus, deux choix s’offraient à nous :

    • le ferry
    • le tunnel sous la Manche

    J’avais déjà pris l’un et l’autre la dernière fois que je m’étais rendu à Londres, il y a de ça 3 ans. Et une fois de plus, c’était le mystère complet. Enfin jusqu’à notre arrivée au Shuttle. Là il n’y avait plus trop de suspens, nous prenions le tunnel sous la Manche, c’était acté.

    Les différents contrôles passés, nous accumulâmes du retard, nous obligeant à postponer (bilingual you know) notre heure de départ. Je me permets d’ailleurs de digresser pour montrer à quel point la douane française est efficace. Et je suis sérieux ! Regardez avec quelle facilité, en utilisant un simple objet du quotidien, facilement défonçable, elle arrêta environ 25 tonnes lancées à allure tortue !

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    Comme je le disais plus tôt, j’avais déjà pris le tunnel. Même si c’était de nuit, je savais à peu près à quoi m’en tenir. Mais Cynthia, non. Et elle aurait été ravie de prendre le ferry quitte à passer plus de temps pour la traversée ! Et en voyant arriver le train dans lequel nous devions rentrer, il fallait en effet avoir du courage ! Ça ressemblait quand même vachement à un vieux train russe récupéré pendant la guerre froide et pas remis à neuf !

    Si c’était que ça, j’aurais réussi à rassurer Cynthia. Ou sinon elle aurait dormi pendant la traversée de 35 minutes, histoire de faire comme si rien ne s’était passé. Mais comme vous le savez, rien ne se passe comme prévu quand je pars à l’étranger.

    Imaginez Cynthia pas rassurée. Pas stressée, mais pas au top de sa forme non plus. No shit Sherlock, passer une demie heure dans une boîte de conserve roulant à 130km/h dans un trou sous des tonnes d’eau de mer, c’est pas le pied ? Dit comme ça, pas vraiment non. Alors je ne dis rien, je la joue low profile . Mais c’était sans compter sur notre voisin de derrière. Lui, il ne s’était pas fait la même réflexion que moi. Lui, pour rassurer sa copine, il avait une tactique aux antipodes de la mienne :

    « T’as pas à t’inquiéter. Y’a trois tunnels; deux tunnels pour les trains (un dans chaque sens) et un tunnel de maintenance qui sert également en cas de problème. »

    Là, vous vous dîtes que franchement, comme discours pour rassurer, c’était plutôt quali. Et je suis d’accord ! Mais wait for it !

    « Et puis de toute façon, si le tunnel s’écroule, on meurt. »

    Cimer frère ! Vu la tête de sa copine et son blanc fantomatique, il se l’était vraiment jouer en professionnel là ! Cynthia et moi étions également aux premières loges pour ce discours très gai ! Nous nous regardâmes, communiquâmes télépathiquement pour partager une vision dans laquelle nous bâillonnions le gentil blaireau puis le jetions du train.

    C’est typiquement le genre de personne qui est capable de prendre le micro dans l’avion pour dire : « Rassurez-vous, en cas de crash, nous mourons. Allez, bon vol ! ».

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    Encore heureux, le tunnel a eu un effet soporifique sur le gars qui a dormi pendant une bonne partie du trajet, jusqu’à notre arrivée à Londres pour être précis. Réveil qui a signifié son retour dans le bullshit game avec une explication sur pourquoi les londoniens mangent tôt le soir, comparés aux habitants des pays chauds.

    Mais l’article s’arrête là et je ne vous donnerai pas sa remarque qui, je suis sûr, vous donnerait envie de le claquer.

  • Le train de la jungle

    Récemment, j’ai pas mal pris le train. Heureusement que j’ai la carte jeune, car sinon, je n’imagine pas le prix que ça m’aurait coûté. Et durant toutes mes périodes de transport sur rails, j’ai pu constater qu’il y a plusieurs typologies du voyageur, dont 3 assez fascinantes :

    Le premier, que j’avais constaté à de nombreuses reprises et qui me fascinera toujours, les gens qui arrivent à se tromper de voiture. Mais comment font-ils ? Ce n’est quand même pas bien compliqué de ne pas se tromper, il y a un numéro dehors, à l’entrée de la voiture, une porte directement accessible et un couloir qui mène à une autre entrée de wagon avec un autre numéro. Faut être bizarre pour ne pas faire le rapprochement entre l’entrée de la voiture et la porte juste après les 2/3 marches.

    La deuxième typologie est le voyageur qui se lève 15 minutes avant son arrêt. Pourquoi ? Peut-être que cette personne a peur que le train ne s’arrête pas ou qu’elle n’ait pas assez de temps pour descendre, que sais-je ? Ces gens là sont restés bloqués dans le sketch de Chevalier et Laspalès, vous gênant pour se lever et attendant debout dans le sas jusqu’à l’arrêt complet du véhicule.

    Mais s’il y a un truc qui m’énerve bien plus, c’est la troisième catégorie. Les gens qui vous prennent votre place, sous prétexte que vous n’êtes pas dans le train depuis le départ ou juste parce qu’ils sont entrés avant vous dans le train. En effet, dans tous mes trajets, la personne qui devait se situer côté couloir m’avait pris ma place côté fenêtre. Pourquoi, à moins de vouloir semer le chaos ? Lorsque l’on prend un billet, on peut spécifier ce qu’on veut, fenêtre, couloir, sens de la marche. Alors pourquoi les gens se croient-ils supérieurs à ça ? S’ils veulent la fenêtre, qu’ils la prennent en réservant, pas en volant la place des autres. Sinon, à ce moment là, on ne réserve pas les places et puis on se met où on veut.

    Je suis sûr que ces personnes sont du type à se dire qu’ils ont le droit de faire tout ce qu’ils veulent. Dans le ventre de leur mère, ils se sont dit : « Comment ça j’ai deux chromosomes X ? Tu me changes ça tout de suite, je veux un Y moi. » Ils seraient surement prêt à vous virer d’un endroit car c’est leur place habituelle et qu’ils ont gravé dans leur tête cette place de leur prénom.

    Il y a fort à parier que ceux sont les mêmes qui vous doublent dans une file parce qu’ils en ont marre ou tout simplement parce qu’ils se sentent supérieurs. J’imagine que ces personnes sont également les mêmes que ceux qui râlent derrière une femme qui est très lente dans les escaliers du métro car elle porte sa poussette, mais qui ne font rien pour l’aider. Ceux aussi qui vous poussent pour entrer dans la rame et qui ne laissent pas les autres descendent.

    Bienvenus dans le règne animal Mesdames et Messieurs. Ici c’est la loi de la jungle, la loi du plus fort. Quand nous sommes face à de tels animaux, peu importe la bienséance, les règles et les lois en vigueur.

  • Mind the gap

    Turnpike Lane. Enfin. Après ce périple métrolien, je suis enfin arrivé à ma station. « Please mind the gap between the train and the platform ». Ok, pas de soucis, je fais gaffe.

    Direction la sortie. Et là, j’ai pu constater qu’en fait, les anglais ne sont pas si intelligents que ça. En effet, vous le savez peut-être, les anglais roulent à gauche. Oui je sais, si vous ne le saviez pas, ça fait un choc. Mieux vaut que je passe sous silence le père noël et la petite souris pour aujourd’hui alors. Historiquement parlant, il est possible que les anglais conduisent à gauche car Napoléon n’a pas conquis la Grand Bretagne. Soit, passons là dessus, peu importe.

    Du fait qu’ils conduisent à gauche, il marche du côté gauche du trottoir, prennent les escaliers de gauche, les couloirs de gauche, bref, font tout à gauche (heureux le londonien ayant 2 mains gauche). Mais. Et c’est un gros mais que je vous sors là. Pourquoi, Ô combien pourquoi, serrent-ils à droite dans les escalators quand ils ne marchent pas. Pourquoi ? Si on en suit leur logique, ils devraient attendre à gauche et doubler en marchant par la droite. Comme sur la route. Mais non. C’est l’inverse. Aucune logique donc.

    Mais le pire, c’est que nous sommes inondés de message comme celui-ci.

     Stand on the right tube london

    Ou comme celui-là.

    escalator rule london

    Comme si il n’y avait rien de naturel à rester sur la droite. Et en effet, de naturel, pour eux, il n’y en a pas.

    Alors, cher « Mayor of London », si jamais vous tombez sur ce blog, j’attendais la réponse à ma question. Pourquoi faire ça ? Pourquoi ?

  • Au 4ème top il sera

    Arrivé à Londres à Victoria station, je devais me rendre à Victoria pour prendre le tube (Le tube, c’est le métro. Oui je vous prends pour des noobs). C’est en effet 2 Victoria différentes, mais elles n’ont aucun secret l’une pour l’autre. Mes bagages en main donc, sûr de moi, je me suis dirigé en suivant les panneaux vers le métro. Comme si je savais où j’allais. J’ai même osé traverser en dehors des passages piétons et une fois alors que le petit bonhomme était rouge. Je suis un fou moi. Enfin heureusement qu’il n’y avait pas du tout de voiture à ce moment là, car je n’étais pas encore très au point dans ce qui est de regarder à droite puis à gauche avant de traverser. En effet, toute une éducation à refaire.

    Toujours en suivant les panneaux, j’arrive dans un grand centre commercial qui me mène à un souterrain menant lui-même à un grand hall ressemblant à un hall de gare. Après 2 distributeurs automatiques, je me rends compte que la machine ne distribue que des billets de « rer » londoniens. Je ne me suis pas laissé faire, munis de mon plus bel accent difficilement compréhensible du premier coup pour un « native English speaker », j’ai demandé à une dame à un guichet où je devais aller pour acheter mon ticket de métro. Des escaliers et £4,70 plus tard, j’attendais mon métro de la Victoria Lane pour King’s Cross St Pancras.

    Et là, j’ai pu constater la différence entre l’Angleterre et la France. La langue ? Le sens de conduite ? Non. Enfin si. Mais ce n’est pas ce dont je veux vous parler. C’est autre chose. Quelque chose de bien plus mystérieux, de mystique presque.

    Avez-vous déjà remarqué qu’en France, que ce soit à Nantes, à Paris ou ailleurs, quand vous attendez pour prendre le tram ou le métro, il y a souvent les horaires des 2 prochains trains. Idem à Londres d’ailleurs. Mais la différence n’est pas là. La différence, elle est dans la manière dont le temps passe pour chaque train.

    En effet, parfois, c’est comme si les heures ne s’écoulaient pas de la même manière. Le premier tram arrive dans 3 minutes et le deuxième dans 8. Puis ce dernier passe à 7 puis 6. Pendant ce temps, le premier reste à 3. Plutôt étrange. Mais j’ai assisté à bien pire. Une fois, alors que j’attendais patiemment mon tram en regardant toutes les secondes si le temps avait changé, j’ai aperçu le temps d’attente augmenter au lieu de diminuer. Oui oui. Comme si le train remontait la voie au lieu de la descendre. Qui sait, le chauffeur avait peut-être oublié quelque chose à l’arrêt précédent. Pas un voyageur en tout cas, ça c’est certain.

    Sinon, en France, il y a aussi le moment où nous sommes pressés. Et bien c’est toujours à ce moment là que sur la rame d’en face passe 2 à 3 trains pendant que nous poireautons toujours en attendant le notre. Ceci n’arrive jamais à Londres. Principalement parce qu’en face de notre voie, il y a le mur. Soit. Mais est-ce vraiment la réponse à cette différence ? Je ne pense pas.

    Tout ça pour dire que ces phénomènes temporels étranges ne se produisent jamais à Londres. Pourquoi ? Y’a-t-il une faille spatio temporelle en France qui explique que parfois les horaires des tramways ou des métros font n’importe quoi ? Cela aurait-il un rapport avec le fait que Londres soit situé sur le méridien de Greenwich ? Un complot du gouvernement ? La Reine aurait payé l’heure d’attente français pour se détraquer ?

    Mais surtout, le saurons nous un jour ?

  • 2013

    Bon, on est loin des films ou des livres de science-fiction dans lesquels le début du XXIème siècle était décrit comme très (trop) futuriste. On est certes allé sur Mars mais on ne peut pas compter Curiosity comme étant un être à proprement parlé terrien. En plus les ingénieurs américains s’amusent à dessiner des choses pas vraiment scientifiques sur Mars. Alors comme expédition martienne on repassera. Nous sommes également très loin des univers apocalyptiques de certaines œuvres comme par exemple Mad Max. Et cela même si pour certains pays le fait que les français descendent manifester dans la rue s’associe au chaos.

    Donc finalement, sans voitures volantes, sans hyper espace, sans martien ou encore sans planète terra formée, 2013 c’est un peu comme 2010 ou 2008.

    Mais en 2013, nous avons tout de même les téléphones portables avec Internet, les satellites, les téléphones satellitaires, le Wi fi, les robots, les micros sans fil. On peut donc dire que même si on est encore loin de ce bon vieux Isaac Asimov ou de Philippe K. Dick, on ne se débrouille pas trop mal.

    Alors pourquoi dans une gare ou un super marché on ne comprend strictement rien quand les gens parlent au micro ? En 2013 ! Franchement, je me pose la question. Je suis sûr que même avec un kit main libre éco + on comprendrait mieux que « frrrrchvvvv kchivrrrrr krchk. » Mais le pire, c’est que c’est toujours la même chose. Le truc plante obligatoirement au moment de l’info importante. « Un enfant de kchrrriiiiiiik frrrrrr chrrrrr centrale. Merci » ou  encore « Mesdames et messieurs, en raison de frrvvvvvrrr fruiiiiiiikrrrr brrrrrrrr vrrrouuuuuu jusqu’à plrrrrrrrk frrrrrrr kchrrrrrvvv. Merci de votre compréhension. ». Et c’est exactement pareil dans les trains à la différence que là ça coupe en plus sans raison « Chers voyageurs, pour cause de krrrchhhh. ».

    A croire que les gens faisant les annonces font exprès pour nous faire chier. C’est limite si avant que ça grésille ils ne vont pas nous dire « je passe sous un tunnel ».

    Ou peut-être qu’ils font partie d’une secte, avec les médecins. La secte du « ce truc est important pour vous mais vous serez incapable de savoir ce que c’est ». Peut-être est-ce encore un coup des illuminatis, allez savoir.

    Et si finalement 2013 c’était bien les voitures volantes, l’hyper espace, les martiens et la terra formation mais que nous n’en savons rien ? Que nous sommes nous mêmes sur une planète terra formée, un petit peu comme dans le livre Spin de Robert Charles Wilson. Ou que nous sommes la fondation. Du coup les livres d’Asimov et de Dick n’avaient rien de futuriste mais juste des œuvres décrivant purement et simplement leur réalité.

  • 19 minutes

    Hier j’ai pris le train pour rentrer à Clisson de Nantes. Le trajet dure seulement 19 minutes. Oui, “seulement”. Car il faut avouer que 19 minutes dans toute une vie, ce n’est franchement pas grand chose. Et pour autant, j’en ai vécu des choses.

    J’ai pu vivre quelques instants avec des inconnus qui avaient eu un transport avec 15 minutes de retard et ont donc dû courir pour attraper le TER. Le couple d’une cinquantaine d’années à donc appeler en criant les gens chez qui ils allaient pour les prévenir. Parce que oui, si on ne crie pas, les gens n’entendront pas à cause de la distance.

    J’ai également pu apercevoir un vieillissement d’une trentaine d’années. En effet, l’homme reprenant son vélo avait pris 30 ans depuis qu’il l’avait posé. Certes, j’avais mal regardé mais tout de même, ça surprend sacrément.

    J’ai revu une connaissance que je n’avais pas vu depuis 4 ans.

    Et j’ai aussi pu aller dans un célèbre hôtel du Colorado, l’Overlook, pour faire connaissance avec la famille Torrance.

    Alors finalement vous voyez, après un voyage temporel, un voyage spatial, vivre la vie d’inconnus et replonger dans mon passé, on se dit qu’en 19 minutes, il peut s’en passer des choses.